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Fin de monopole annoncé pour les pièces captives

Girault Nicolas
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« Nous prendrons des mesures qui permettront de réduire sensiblement le prix de ces pièces […] progressivement et en lien avec les professionnels. D’abord sur les phares, les vitres et les rétroviseurs, puis sur les pièces de carrosserie, nous encouragerons l’utilisation de pièces de seconde main », a annoncé Edouard Philippe à l’occasion de l'anniversaire de l’Autorité de la concurrence. Il a complété sa déclaration en affirmant plus tard, sur les réseaux sociaux, que cette mesure abaisserait le prix des pièces de 6 à 15 % dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités. L’objectif avancé par le Premier ministre est d’améliorer la capacité d’achat des Français par le biais de la libéralisation de plusieurs secteurs (comprenant aussi la banque, la santé et le logement).

Effets à suivre

Cette décision est annoncée alors que la Commission européenne a lancé une enquête sur le monopole des pièces captives des constructeurs… Et quelques mois après les révélations de notre confrère Mediapart sur le gonflement abusif du prix des pièces par Renault et PSA. Dernièrement, l’association UFC-Que choisir avait aussi fait figurer cette mesure parmi les douze propositions visant à améliorer le « pouvoir d’achat » des Français.Outre les consommateurs, la libéralisation du marché des pièces de carrosserie devrait profiter aux équipementiers désormais autorisés à fabriquer et distribuer librement ces pièces (fabriquées par eux et les constructeurs). La Feda a donc logiquement salué cette mesure. Côté réparateurs, on reste plus prudent depuis quelques mois. Certains syndicats indiquent que l’intérêt croissant des assureurs sur ce dossier pourrait freiner les possibles gains de marge des carrossiers. Enfin, reste aussi à voir comment les constructeurs tenteront d’atténuer leur manque à gagner… Sans oublier les probables conséquences sur l’emploi, dans le cas des pièces fabriquées par les constructeurs.Cette fin du monopole des constructeurs sur les pièces de robe a longtemps été réclamée par les syndicats de réparateurs et d’équipementiers. Elle avait été préconisée par l’Autorité de la concurrence dès 2012. L’avantage des constructeurs repose sur la protection intellectuelle des dessins et modèles. Pour défendre ce droit, ils ont aussi régulièrement opposés des problèmes de sécurité, posé par l'arrivée sur le marché de productions chinoises ou turques… Toutefois, cet argument est balayé par l’exemple de nos voisins européens (Belgique, Espagne, Italie, Royaume-Uni…) ayant déjà opéré cette libéralisation. Tandis que l’Allemagne a elle aussi récemment décidé de libéraliser ce marché, qu’elle avait « assoupli » depuis 2003.
Girault Nicolas
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