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L’Europe veut son Airbus de la batterie

Muriel Blancheton
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Pour déboulonner l’Asie et plus particulièrement la Chine de son piédestal de premier producteur mondial de batteries, la France et l’Allemagne partent en croisade ! Les deux pays veulent créer un consortium européen spécialisé dans la conception et la production de batteries pour voitures électriques. Un Airbus de la batterie, à l’instar de ce qui existe sur l’aérien. Vaste chantier sur un secteur économique hautement stratégique et pourvoyeur d’emplois, mais pour l’heure principalement dans les mains des asiatiques qui concentrent 85 % de la production mondiale quand l’Europe n’en produit que 3 % (le reste par les États-Unis).Or, ce petit réservoir d’énergie est au cœur de toutes les attentions car il représente jusqu’à 40% de la valeur d’un véhicule électrique et l’on sait qu’au cours des prochaines décennies, la croissance du parc mondial en VE va démultiplier le nombre d’usines de fabrication de batteries. D’où l’idée d’un consortium alimenté par l’intégration de subventions issues de différents pays membres, « sans contrevenir à la réglementation sur les aides d’État et la concurrence. Nous investirons 5 et 6 Md€ dans ce projet : 1,2 Md€ proviendront de subventions publiques, le reste sera de l’argent privé », projette ainsi Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie.L’Italie, la Belgique, la Pologne, la Finlande et l’Autriche se sont déjà positionnés, tandis qu’une première usine pilote avec 200 emplois créés devrait voir le jour en France d’ici 2020. Deux autres suivront d’ici 2023 avec chacune 1 500 postes créés (France et Allemagne). La filière européenne intégrera à terme « l’extraction des minerais, la réalisation des cellules, la réalisation des batteries, leur intégration aux voitures et le recyclage des batteries ».
Muriel Blancheton
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