Maintenance des calculateurs : le CNPA ouvre la voie

Caroline Ridet
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Trois ans de travail ont permis au CNPA de déblayer le chemin permettant aux réparateurs indépendants d’accéder à la maintenance des calculateurs des véhicules Euro 5 et 6 mais aussi de déployer les formations idoines.
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Le téléchargement et la maintenance des calculateurs sur les véhicules Euro 5 et 6, et donc l’accès aux données véhicule, sont maintenant facilités. L’annonce de l’organisation professionnelle étonne car cela fait près de dix ans que les dispositifs étaient censés exister ! Effectivement, nous confirme-t-on au CNPA, sauf que concrètement cela ne fonctionnait pas. Et d’ailleurs dépités, les constructeurs constataient que leurs plateformes de données –développement à gros budget – accessibles moyennant une rétribution « raisonnable » étaient ignorées par les réparateurs indépendants. En cause : des voies d’accès trop complexes et des bugs informatiques. « Les liaisons entre les véhicules/plateformes de données constructeurs et les sondes PassThru développées par les équipementiers ne fonctionnaient pas. » En 2016, le CNPA a donc pris le sujet à bras-le-corps et monté un groupe de travail composé de spécialistes, techniciens et ingénieurs experts d’entreprises artisanales, de centres autos, de diésélistes et de concessionnaires. Six ateliers ont été équipés des mêmes équipements et systèmes, et tous se sont attelés à débusquer les écueils. Bilan : les dysfonctionnements étaient dus à un problème de compatibilité de soft et hardware. Marque par marque, ces travaux ont permis de lever les obstacles informatiques et de fluidifier l’accès aux données. « Aujourd’hui, la maintenance des calculateurs est possible sur 85 % du parc », précise Yves Riou, directeur du pôle Contrôle, Maintenance, Réparation du CNPA. « Résoudre ces problèmes de façon très concrète est un pas de géant pour les indépendants réalisé par ce groupe de travail qui a l’intérêt d’être très divers. C’est la force du CNPA », poursuit-il.

Le premier module de formation bientôt disponibleCe premier obstacle fondamental levé, encore faillait-il que cela ne reste pas « une réussite d’expert ». Cet accès facilité doit donc impacter concrètement les réparateurs pour qui la complexité de l’opération reste encore un repoussoir. Les former est donc vital. Il y a un an, le groupe de travail a donc intégré les organismes de formation. Résultat, un premier module a été construit sur la base de la compréhension et la logique informatique d’un véhicule. Testé en mars « à blanc » dans une session réunissant une dizaine de professionnels, il sera proposé prochainement par le GNFA. Ensuite, seront montés des modules spécifiques par marque, « car chaque constructeur a sa logique propre ». Si le retard est maintenant rattrapé, la connectivité débouche sur l’augmentation exponentielle des volumes de données et de la taille et du nombre des calculateurs. Une veille technologique reste donc nécessaire. « Le CNPA poursuivra sa participation active aux travaux sur l’évolution des réglementations, en particulier sur le véhicule connecté et l’accès aux données, pour un accès équitable à l’ensemble des professionnels, qui est un enjeu crucial pour le développement des services de réparation automobile », conclut Xavier Horent, délégué général du CNPA.Caroline Ridet
Caroline Ridet
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