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Carrosserie: la brève histoire du site pétitionnaire « niNobilas-nisoumise… »

Jean-Marc Pierret
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Après la récente fermeture par voie d’ordonnance du site «sauvons Speedy» qui attaque violemment la direction et la stratégie de l’enseigne, voilà qu’un deuxième site contestataire baptisé «ni Nobilas, ni soumise» a subi le même sort à la demande là aussi de l’entreprise brocardée.
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Une info venue de nos lecteurs-correspondants!La période est porteuse pour les "sites contestataires" dans l’après-vente automobile. Elle est aussi sans pitié : le 4 décembre, Speedy et son patron Jacques Le Foll clouaient le bec au blog du collectif «Sauvons Speedy» (voir «Speedy : entre  blog assassin et renaissance annoncée»). Lisant notre article sur le sujet, voilà qu’un lecteur carrossier vient nous aviser d’une histoire similaire ayant très récemment concerné l'entreprise Nobilas, une plateforme de gestion de sinistres qui pèse 5% du marché (voir encadré ci-dessous). Mais là encore, du site en question baptisé «Ni Nobilas, ni soumise» et de son domaine défunt ninobilas-nisoumise.fr, il ne subsiste déjà plus que quelques échos numériques sur Google (voir ce qu'il en reste) qui vont rapidement s'éteindre après l'action de l'entreprise qui a réussi à le museler en quelques jours.Un coucou, des cocus ?Paraphrasant la célèbre association féministe, le site se revendiquait ni plus ni moins de «La lutte pour la survie des carrossiers en France» et annonçait la couleur des reproches faits à Nobilas par un slogan sans équivoque : «La particularité du coucou, c’est de couver ses œufs dans le nid des autres». Aux dire de ceux qui ont pu le visiter avant qu'il ne ferme, il proposait une pétition en ligne contre Nobilas qui regroupait 140 signataires, au milieu de témoignages assez largement émaillés de noms d'oiseaux.Mais pourquoi donc tant de haine ? Certes, Nobilas avait récemment agacé pas mal de professionnels en décidant de ne pas resigner les contrats arrivés à échéance avec son réseau de 650 carrossiers-réparateurs. Alexandre Cervini, le DG de l'entreprise, le reconnaît et le justifie volontiers : l’entreprise a procédé ainsi afin de mieux renégocier -ou interrompre définitivement- les contrats, purge "qualitative" oblige. «Construire et maintenir un réseau coûte cher. Nous sommes le seul acteur à garantir un volume à l'année aux membres de notre réseau ; un tel engagement nous autorise aussi à exiger en retour de nos réparateurs». Reste que si à chaque fois qu'une entreprise décide d'écrémer son réseau, elle hérite d'un blog ou d'un site contestataire fédérant tous les ressentiments, les tribunaux risquent d'être aussi encombrés que les bandes passantes d'internet !Plainte pour diffamationEvidemment, dans un contexte où le marché de la réparation-collision affiche encore en 2012 un recul de 9% après plusieurs années de repli, la perte possible ou avérée d'un volume d'affaires -aussi âprement négocié ait-il pu être- peut effectivement rendre nerveux. Au point apparemment de pousser certains à monter un site où forum, témoignages et pétition catalysent facilement et rapidement les rancœurs des déchus. Alexandre Cervini dit comprendre l'amertume ou la colère de certains professionnels. Mais pas la méthode du site en question. Il a déposé plainte en diffamation et visiblement, il a rapidement obtenu que le site se saborde. «La procédure se poursuit et devrait aller vite», prédit-il ; «et nous irons jusqu'au bout : se faire traiter entre autre "d'esclavagiste" est inacceptable».A suivre donc. A moins que ceux qui se sentent cocus n'aient plus le goût d'énerver le coucou...
Qui est nobilas?
Nobilas appartient depuis 2007 au groupe britannique Innovation Group et réalise environ 12 millions d’euros de chiffre d’affaires en France. Dirigée par Alexandre Cervini, l’entreprise a pour activité la gestion des sinistres pour des assureurs tels qu’AXA (avec qui elle envisage  d’ailleurs d’étroitiser ses relations) ou des flottes de loueurs comme Arval ou Elat. Son business est assez classique dans l’univers de la réparation-collision : recruter des carrossiers-réparateurs qu’elle agrée, les fidéliser à sa centrale d’achat à hauteur de 25% des achats consommables, peinture et pièces en échange d'un volume de sinistres négociés en nombre et en conditions que Nobilas a collecté en amont auprès de ses clients.
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Jean-Marc Pierret
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