Avec SLPA, Autodistribution peut lancer son offensive dans le pneu

Jérémie Morvan
Image
Autodistribution a-t-elle trouvé le Sésame qui peut ramener l'activité pneumatique vers la distribution et la réparation traditionnelles et ce, dans les meilleures conditions de prix de vente public comme de marge ? C'est ce que semble prédire cette information révélée par notre confrère Décision Atelier. Le groupement serait sur le point de prendre 1/3 du capital de SLPA, grossiste en pneus basé à  Saint-Laurent-de-Mure (69), dans la grande banlieue de Lyon.
Partager sur
La problématique du pneu est bien connue du circuit traditionnel. l'activité pneumatique y est à la fois coûteuse en logistique (poids et taille du stock) et peu rentable dans un contexte de marché très agressif. A tel point que récemment, Hervé Domas, le patron d'Aliapur, expliquait que le seul fait de s'affranchir de 1,25 € d'écotaxe obligatoire sur le prix de vente de leurs pneus VL suffit à conférer aux distributeurs contrevenant un avantage concurrentiel certain (voir «Pneus usagés sans éco-contribution : les premières sanctions tombent») !Dans ce contexte, seuls les acteurs qui peuvent massifier leurs achats en pneumatiques peuvent s'essayer à cette activité avec de réelles chances de succès. Ce n'est pas le cas de la distribution traditionnelle. Leurs clients MRA pratiquent certes le pneumatique, mais sans en attendre d'autre intérêt économique que celui de servir leurs clients et d'en espérer d'autres ventes additionnelles. Ils s'appovisionnent de toute façon hors distributeurs traditionnels, lesquels se sont pour l'essentiel détournés de cette gamme de produits en la laissant aux réseaux spécialisés. Et c'est bien regrettable pour le couple distributeur-réparateurs car le pneu, c'est LE produit d'appel par excellence qui pèse 25% des entrées-ateliers en France !Mais tout peut changer si lesdits distributeurs peuvent y accéder dans les conditions optimales du marché et en faire profiter leurs réparateurs. Et dans le cas du probable rachat total de SLPA (les 30% actuels pourraient n'être qu'un début), Autodistribution semble bien partie pour avoir trouvé une solution crédible en la matière.
La belle synergie entre Autodistribution et SLPA
SLPA a déjà une taille critique, lui qui commençait en 1989 sur la seule région Rhônes-Alpes pour aujourd'hui couvrir la France entière. Fort de ses 5000 m2 à Saint-Laurent-de-Mure, il stocke actuellement 140 000 pneumatiques, mais aussi des jantes et tous les consommables inhérents à l'entretien-réparation lié au pneu. Son point faible sur son marché naturel ? Le poids des grands distributeurs de pneumatiques en constante concentration face à sa relativement faiblesse commerciale (7 vendeurs dont 4 itinérants pour la France entière).Mais avec la densité du réseau Autodistribution en renfort, le contexte change radicalement. Les perspectives de développement deviennent vertueuses pour les deux parties. SLPA bénéficie d'un coup de la potentialité des quelque 16 000 comptes-clients réparateurs qu'animent les 360 points de distribution VL/PL du réseau. Il peut aussi compter sur la force logistique d'Autodistribution capable de rapprocher des stocks-tampons dans toute la France. Et en raccourcissant ainsi le nombre d'intermédiaires, l'ensemble peut ainsi espérer développer une activité pneumatique crédible en bénéficiant de prix d'achats et de revente attractifs.
Un atout digital de plus pour le réseau AD
Pour les réparateurs clients d'Autodistribution et tout particulièrement pour ses enseignes AD et Auto Primo, la reprise partielle de SLPA ouvre également de belles perspectives, notamment celle de pouvoir accéder à une “fournisseur familial” capable enfin d'offrir une offre compétitive. Bien acheter le pneumatique peut même venir consolider la stratégie digitale si chère au site grand public AD.fr et ses déjà 140 000 visites uniques par mois : à en croire Allopneus, 14% des ventes de pneumatiques passent par Internet ! Et si, comme le dit une étude Louis Harris de 2o14, 25% des automobilistes sont prêts à acheter leurs pneus sur Internet, ils restent 100% ou presque à devoir les faire ensuite monter chez un pro. Il y a donc fort à parier que le devis et le rendez-vous en ligne, si stratégiques au réseau AD, seront à court terme dopés par un opportun “web-to-workshop” (du web à l'atelier) rendu économiquement possible et généralisable en pneumatique grâce à l'association Autodistribution/SLPA.En tout état de cause, la reprise de SLPA constitue au moins une étape décisive vers un renouveau du programme de spécialistes du pneumatique après lequel Autodistribution court depuis plusieurs années. Sans jamais avoir réussi −jusqu'à aujourd'hui donc− à trouver la clé capable de rendre le concept suffisamment performant pour pouvoir le faire déployer par ses enseignes de réparation...
Jérémie Morvan
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire