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Etude FFC / GiPA : des carrossiers touchés mais pas coulés

Jérémie Morvan
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Il s’agit d'une première étude focalisée sur les professionnels de la réparation-collision depuis le début de la période de confinement. Réalisée par l’institut GiPA pour la FFC, elle s’attache à montrer l’impact de l’épidémie sur l’activité du secteur mais aussi les perspectives du marché et les attentes des pros pour passer au moins mal la crise sanitaire et économique…
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A la demande de la Fédération Française de la Carrosserie (FFC), le GiPA a interrogé quelque 410 professionnels à propos de l’impact du covid-19 sur leur affaire en matière de réparation-collision. 205 carrossiers ‘purs’ issus de réseaux tels Acoat Selected, Autoneo, AD, Axial, Five star, Ixell, Best Repair, Précisium ou Top Carrosserie, et 100 concessionnaires et 105 agents de marque représentant des marques généraliste (PSA, Renault, Fiat, Ford, Renault, Volkswagen), mais aussi premium (BMW, Mercedes) composent le panel de pros interrogés par l’institut.

Une petite moitié d’ateliers encore totalement ou partiellement ouverts

Premier enseignement, les pros de la réparation-collision sont majoritairement fermés. Sur l’ensemble du panel interrogé, 56% en effet ont déclaré la fermeture de leur atelier. Les 44 autres pourcents (soit 182 sites) se partagent entre des ateliers totalement ouverts (17%) ou partiellement ouverts (27%).

Selon le circuit, le taux de fermeture diffère sensiblement. Ainsi, pour la population des RA1, seulement 2% restent totalement ouverts quand au sein de la population des carrossiers purs, ils sont un quart à demeurer totalement ouverts. A l’inverse, 71% des RA1 sont fermés, contre 49% ‘seulement’ des carrossiers...

A la question «pourquoi rester ouvert ?», une même motivation principale apparaît chez les agents de marque et les carrossier (la base des concessionnaires, dont seulement 2% d’entre eux sont ouverts est trop faible pour être prise en considération) : la volonté, pour 49 % d’entre eux, de rester disponible et pour répondre aux urgences. En y ajoutant la part de sites restés normalement ouverts, ce sont ainsi 60% d’agents et de carrossiers interrogés qui restent sur le pont !

Loin derrière sont évoqués les réparations sur rendez-vous (18% en moyenne sur les deux populations interrogées), l’ouverture de l’atelier le temps d’honorer les rendez-vous pris en amont de la période de confinement avant fermeture du site (15%).

Ni clients… ni pièces !

Quant à ceux qui ont décidé de fermer leur atelier, deux motifs principaux émergent : le manque de clients (66%) mais également le manque de pièces (61%). Pas évident en effet de vouloir œuvrer à la mobilité des professions en première ligne dans la lutte contre le coronavirus (personnels hospitalier, médecins, infirmières, ambulanciers, etc.) ou même des automobilistes devant impérativement disposer de leur véhicule pour continuer à travailler si la pièce nécessaire à l’intervention fait défaut !

In fine, les contraintes liées aux mesures sanitaires (36%) n’apparaissent pas comme principal frein à l’activité, malgré le cruel manque d’équipements de protection ou une distanciation sociale souvent difficilement applicable dans un atelier ; tout comme le manque d’effectif (13%), assez logique dans la mesure où les clients se sont raréfiés...

Des pros inquiets…

Assez logiquement, le brutal coup d’arrêt de l’activité et la grande difficulté à demeurer ouvert malgré le manque de clients et de pièces pour réparer des véhicules génèrent beaucoup d’inquiétude chez les professionnels sondés. Le niveau d’inquiétude (sur une échelle de 1 à 10) atteint ainsi en moyenne 6,8 tous circuits confondus. Quelque 67% des RA2 et des carrossiers se déclarent inquiets ou très inquiets pour leur affaire. Dans le détail, on notera que la population des RA2 est celle dont le plus grand nombre de professionnels voient l’avenir s’assombrir : 71% se déclarent inquiets ou très inquiets pour la suite, contre 66 % pour les carrossiers ‘purs’.

A la question combien de temps pourront-ils tenir, les pros déclarent tous circuits confondus à 58% que leur affaire sera en grande difficulté si l’activité ne reprend pas avant septembre. On notera d’ailleurs certaines trésoreries d’ores et déjà exsangues, 8% des carrossiers interrogés déclarant qu’ils ne pourront tenir que ce mois d’avril...

Les assureurs peu attendus

Pour maintenir leur affaire et voir redémarrer l’activité, leurs demandes se concentrent principalement sur trois points :

  1. différer, voire supprimer toutes les charges (28% en moyenne),
  2. faire repartir la consommation d’abord par un déconfinement total, mais aussi par des actions à même de rassurer les clients et au travers d’offres attractives (22%),
  3. ainsi que l’obtention d’aides financières (18%).

Bien après arrivent le versement du chômage partiel même après déconfinement (8%), la volonté de voir les fournisseurs de pièces afficher plus de réactivité (8%), disposer de matériel sanitaire (6%), ou encore de voir les assurances jouer le jeu et prenne en compte les colossales pertes d’exploitations qu’enregistrent actuellement les ateliers de réparation-collision. Visiblement, les carrossiers n'attendent pas grand chose des assureurs (voir aussi «Soutien des assureurs : que peuvent vraiment attendre d’eux les carrossiers ?»).

 

Des fédérations en soutien

Autre question intéressante posée à ce panel de professionnels par le GiPA : pensez-vous que votre fédération pourrait vous aider à demander à votre assureur la prise en compte de la perte d’exploitation dans le cadre du covid-19 ? Ils sont deux tiers à y répondre par l’affirmative (68 % en moyenne ) avec, dans le détail, 72 % des RA2 et 68 % des carrossiers. C’est d’ailleurs dans des proportions identiques que les pros se déclarent soutenus par leur fédération et syndicat professionnel : tous canaux confondus, 65 % se déclarent plutôt ou tout à fait soutenus.

Jérémie Morvan
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