Rétrofit électrique : Phoenix Mobility parie sur la LOA pour décoller
Afin de passer l’écueil d’une offre électrique de série en plein boom, la jeune start-up s’est spécialisée dans la niche de la niche : le rétrofit des utilitaires. Et pour avoir une longueur d'avance, Phoenix Mobility lance un format inédit : une LOA sur son kit de conversion dédiée aux flottes d’entreprise.
La formule de financement (36 à 60 mois) construite avec Locam (filiale du Crédit Agricole) permet de lisser le coût d’une conversion estimée entre 15 000 et 30 000 € sur un fourgon, avec des loyers démarrant à 370 € (incluant la subvention nationale). Car c’est bien le défi de ce vertueux rétrofit : être concurrentiel par rapport aux offres de VE neufs. C’est pourquoi Phoenix Mobility s’est mobilisé sur les fourgons « affichant des valeurs résiduelles plus importantes ». Le rétrofiteur fait aussi le pari que les capacités de montée en charge des constructeurs sur ce segment ne permettront pas de répondre à la demande lorsque les ZFE seront toutes déployées et que seul l’électrique aura le droit de passage. De quoi laisser de la place à des offres alternatives.
Après le VU, le VL et le 4x4 dans le viseur
Un pari sur l’avenir d’autant plus osé qu’à ce jour, aucune homologation de l’Utac n’est encore tombée. « Fin septembre, notre kit pour le Renault Trafic devrait avoir terminer les derniers tests et le Master est attendu pour la mi-2022 », promet Antoine Desferest, cofondateur de Phoenix Mobility. Une fois atteintes l’économie d’échelle et la taille nécessaire, Phoenix Mobility s’attaquera aux autres segments, VL et 4x4 notamment. Un business plan ambitieux qui ne repose pas encore sur des bases solides et pourtant soutenu par des « business angel » friands de nouveaux défis. D’autres « pointures » accompagnent l’aventure de l’entreprise grenobloise. Ainsi le groupe Bodemer va former d’ici la fin d’année ses équipes de son site de reconditionnement VO au rétrofit version Phoenix Mobility.
Avoir des partenaires prêts le jour J
Reste à monter le réseau d’installateurs habilités. 250 garagistes ont déjà déposé leur candidature sur le site de Phoenix Mobility et une short-liste de soixante d’entre eux est déjà dans les starting-blocks. Les conditions : avoir des salariés formés à l’électrique, un réservoir de clientèle de pros, une santé financière correcte… Un moyen de se prépositionner avant même d’avoir vendu le premier kit ! « Nous sommes dans une course contre la montre. Car d’ici deux à trois ans, tout le monde voudra s’équiper en véhicule électrique. Pour ne pas passer à côté des opportunités, nous devons avoir la taille critique pour enrichir notre offre et devenir des intégrateurs de solutions de mobilité (assurance, entretien, installation de bornes électriques…). »