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« Michelin ne fera pas de pneumatiques spécifiques pour le véhicule électrique »

Muriel Blancheton
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Pneu Michelin

Longévité, couple moteur, capacité de charge, bruit, résistance au roulement… Autant d’exigences techniques requises sur un pneu pour chausser un VE. Mais pourquoi réserver la R&D – et les coûts inhérents - exigée pour ces nouvelles enveloppes aux seuls VE ? Le postulat de Michelin est clair : il n’y aura pas de gammes spécifiques développées pour un VE. 

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« Le véhicule électrique nous a poussés dans nos retranchements techniques en termes d’émissions de CO2 et de réduction d’énergie. Mais qui peut le plus peut également le moins, donc toutes nos enveloppes bénéficient de nos technologies, sur tous types de véhicules, pour réduire l’empreinte environnementale du pneu en gamme Été, Hiver, 4S et Sport », explique Serge Lafon, directeur ligne business première monte de Michelin. Il faut comprendre que le pneu développé en OE selon le cahier des charges constructeur pour son modèle électrique sera de nouveau disponible en remplacement lors du renouvellement. « Mais le consommateur pourra aussi choisir un autre pneumatique de notre catalogue, à dimensions équivalentes, selon ses besoins et son usage, avec l’assurance de caractéristiques spécifiques comme la longévité, la résistance au roulement. » Comprendre également que cette politique annoncée de ne pas badger de pneu spécifique VE va mécaniquement faire disparaître le label EV du manufacturier. 

Un pneu 100 % renouvelable ou recyclable

Un pneu sur un VE est contraint par le poids du véhicule et son couple dans un logement plus réduit pour réserver la place à la batterie. Il supporte 20 % de plus en termes de poids qu’un véhicule thermique, sachant que même en étant de taille plus importante sur des SUV (pour répondre à des enjeux stylistiques et de design), il est tout de même réduit pour laisser de l’espace à la batterie. Par conséquent, le pneu s’use 20 % plus vite, ce qui est un challenge à relever pour Michelin. Le tout en dehors d’un couple moteur qui « ne laisse jamais tranquille le pneumatique, sans cesse sollicité pour accélérer ou décélérer, sans transition ». 
Le pneumatique reste donc un vaste enjeu dans le contexte de l’électrification du parc pour les acteurs du secteur, en termes de production, de stockage et d’entrées atelier. Mais également pour les consommateurs, dans un contexte où la décarbonation est un sujet clé. Pour les 20 prochaines années, le mix sera thermique, électrique, rechargeable… Et le travail du manufacturier est de réduire le coût environnemental, comme la longévité. Pour Serge Lafon, l’acceptation du consommateur vers le VE se développera sur la base d’éléments factuels comme un TCO plus faible, car à l’usage il coûte jusqu’à 5 fois moins cher en termes d’énergie. « Le prix affiché est plus cher, mais le TCO est plus faible, dans une moyenne de 14 000 km/an, avec une infrastructure développée et des temps de recharge de 20 minutes pour 80 % de recharge… » Ce qui conduit inévitablement encore Michelin dans son objectif de proposer un pneumatique 100 % recyclable d’ici à 2050, qu’il soit monté sur un véhicule thermique ou électrique…

Muriel Blancheton
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