Autocars zéro émission : entre espoirs et embûches…
Une étude révèle que les capacités opérationnelles des autocars électriques à batterie et à hydrogène leur permettraient – sur le papier – de se substituer à l’actuel parc thermique. Restent toutefois d’indispensables leviers à actionner afin que le verdissement des flottes devienne effectif.
L’Avere France et France Mobilité Hydrogène ont présenté la première étude dédiée aux autocars à batterie électrique et à hydrogène. Analysant un parc roulant de 66 000 unités en France, dont 90 % est dédié au transport scolaire et aux lignes régulières, soit le double du parc d’autobus, l’étude souligne que seulement une centaine d’autocars en circulation sont actuellement des véhicules zéro émission, lorsque 1500 autobus décarbonés étaient déjà sur les routes au 1er janvier 2022 !
Électro-compatibilité
Pour expliquer cette situation, l’étude rappelle d’abord que 90 % du parc d’autocars est exploité sous l’autorité des conseils régionaux. Les véhicules sont détenus par des PME-PMI répondant à des marchés publics ou des délégations de service public, et devant faire face à une réglementation environnementale moins contraignante que celle qui encadre les autobus. Résultat : 98 % du parc roulant d’autocars continue de fonctionner avec un moteur diesel…
L’étude indique pourtant que l’offre en matière d’autocars électriques, à batterie ou à hydrogène (pour ces derniers, les premières mises à la route s’opéreront début 2024) existe d’ores et déjà – du moins techniquement – et s’avère compatible avec un grand nombre de leurs missions actuelles. Ainsi, quelque 36 000 autocars du parc circulant parcourent moins de 200 km par jour et pourraient de ce fait être remplacés par des véhicules électriques à batterie, tandis que 15 000 véhicules, parcourant plus de 250 km par jour, pourraient quant à eux basculer vers la technologie à hydrogène. Pour les 15 000 restants, l’étude indique qu’une analyse au cas par cas permettrait de déterminer la meilleure option possible.
Accompagner la filière
Reste que de multiples freins au verdissement des flottes demeurent. Pour accélérer la décarbonation du parc, les deux organismes ont identifié divers leviers : replacer l’autocar au cœur de politiques environnementales plus ambitieuses, notamment en mettant en place des critères de sélection plus stricts dans le cadre des appels d’offres, donner de la visibilité aux constructeurs afin qu’ils puissent développer leur offre et soutenir l’investissement dans les nouvelles technologies afin de réduire les coûts d’acquisition encore trop élevés par rapport à un véhicule thermique, accompagner les exploitants dans le renouvellements de leur flotte en augmentant la durée des marchés, et enfin s’attacher à la planification du déploiement des infrastructures de recharge.