« Les équipes PHE ne sont pas satellisées mais très proches du terrain »

Caroline Ridet
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Autodis devenu Parts Holding Europe (PHE), le renforcement de l’équipe managériale et Oscaro en convalescence : Stéphane Antiglio décrypte le changement de périmètre du groupe.
  • Que dit le renforcement de l’équipe de direction de PHE, avec notamment la création d’un poste de DG ?
Stéphane Antiglio : C’est une conséquence logique de l’élargissement du périmètre du groupe. Il a d’un côté une activité professionnelle extrêmement marquée qui est dorénavant supervisée par Jérémy de Brabant et de l’autre, avec le rachat d’Oscaro, une activité BtoC. Nous avons tenu à bien séparer car ce sont deux approches et marchés différents. Par ailleurs, cet élargissement, et notamment dans d’autres pays, fait que je ne pouvais plus tout garder. Il faut savoir être raisonnable et donc réorganiser l’équipe pour continuer à aller de l’avant.
  • Quid de la politique de cohérence du groupe que vous portez depuis des années comme un avantage stratégique face à la concurrence ?
S. A. : Les choses sont bien claires. Nous avons un cœur historique très fort qu’est Autodistribution. À côté de cela, nous avons racheté Doyen, qui anime en France un réseau API de façon très séparée. Il n’y a pas d’ambiguïté. Chaque réseau a bien ses propres moyens. L’autonomie a été absolument conservée.
  • Certains API regrettent de ne pas bénéficier des mêmes supports que les Autodistribution. Pourquoi ne pas uniformiser les enseignes attachées à PHE ?
S.A : Pour le bien des enseignes, il est important que chacune garde son ADN, ses spécificités, sa taille et son format. Autodistribution est un réseau de multispécialistes. API est un réseau qui rassemble des établissements plus petits avec une logique de focalisation sur la pièce mécanique. Il n’y a pas de plan pour faire des API des grands distributeurs multispécialistes. Il n’en reste pas moins qu’API est un réseau efficace de distribution de pièces mécaniques principalement, qui continue à se développer. Aujourd’hui, nous avons une équipe API qui est repartie de l’avant, très différente de celle d’Autodistribution. Chacune mène de son côté sa propre politique au sein d’un groupe.
  • La MDD devient-elle un enjeu stratégique ?
S.A : Dans l’esprit des équipes Autodistribution, cela fait longtemps que la MDD Isotech, de qualité et assurant la confiance, est considérée comme stratégique. C’est une offre de complément indispensable. Mais les équipementiers n’ont rien à craindre pour peu qu’ils mènent des politiques compatibles avec leurs distributeurs. On parle ici en termes de positionnement prix, mais également d’assurance que la distribution ne sera pas exposée à une concurrence sauvage. Les équipementiers ont leur propre responsabilité sur la concurrence exercée sur leur marque.
  • En France, tout le monde se bat sur les mêmes pièces et les mêmes marques !
S.A : Il est vrai qu’il y a un nombre limité de marques distribuées sur le marché français et qu’il peut y avoir une concurrence accrue. Lorsque cette concurrence devient insupportable, il faut changer de marque ou se tourner vers une MDD qui vous est spécifique. Plus il y a de concurrence et de compétitivité pour les marques premium et plus il y a besoin de se protéger. Sur notre marché mature, il est compliqué de croître, ce qui rend la concurrence de plus en plus féroce. Or la distribution avec beaucoup de services coûte cher, on a besoin de marges, non pas pour s’en mettre plein les poches mais pour couvrir nos frais et continuer à assurer un niveau de service. La marque privée correspond aussi à l’affirmation de l’importance des distributeurs. D’autant plus sur un marché où aucun équipementier ne fabrique lui-même 100 % de ses gammes. Proposer des produits de qualité équivalente est donc réalisable !

  • Où en est le plan de relance d’Oscaro, huit mois après son entrée dans la sphère PHE ?
S.A : L’entreprise a eu des difficultés, c’est évident. Il y avait beaucoup à faire, on s’y est attelé. Elle retrouve progressivement la confiance de la clientèle mais aussi des équipes. Oscaro est en convalescence, sous la direction de Jan Löning. Reste que le marché de la vente de pièces sur Internet est extrêmement compétitif. Il a trouvé sa place et son point d’équilibre, et n’est plus en croissance à deux chiffres. Il y a des limites à ce modèle, le délai de livraison et le « do-it yourself » qui est limité.
  • Votre plan stratégique « Préférence 2022 » suffira-t-il pour résister à la pression d’une concurrence qui se tend ?
S.A : Nous sommes confiants. Nous essayons d’être bon dans tous les domaines en réunissant tous les dispositifs permettant d’accueillir le client et de répondre plus vite à ses besoins. La culture que nous voulons insuffler chez Autodistribution est celle de l’esprit entrepreneurial, avec le client au cœur du dispositif. Le groupe a une politique claire : continuer à progresser. Et cela ne se passe pas trop mal ! Nous prouvons dans la durée cet engagement en ajoutant des services… Nous ne sommes pas dans les effets d’annonce. La distribution BtoB est une école de l’humilité. Car nous n’avons pas des millions de clients, donc chacun est important. Nous sommes en permanence challengés.
Caroline Ridet
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