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Fissures entre Axa et les spécialistes du vitrage

Nicolas Girault
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Les litiges opposant Axa et les réparateurs de vitrage non agréés se multiplient, suite à la mise en place d’un nouveau dispositif sur le bris de glace. L'assureur a, en outre, défini une procédure spécifique contournant la cession de créance et imposant les tarifs aux professionnels.
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Le nouveau dispositif bris de glace d’Axa repose sur la mise en place de l’outil de prise de rendez-vous en ligne Selfcare et d’une plateforme bris de glace dédiée, Axa BDG. Par ces biais, les assurés sont d’abord incités à s’orienter vers des réparateurs agréés tels que A+Glass, Carglass, France Pare-Brise ou Mondial Pare-Brise.

Une centaine de dossiers de litige

Si malgré tout ils choisissent une autre enseigne ou un autre garage, l’outil de chiffrage de l’assureur, Certiglass, indemnise le client à hauteur d’un prix reposant sur un calcul jugé opaque par la FFC. Celui-ci reprend le barème constructeur (ingrédients, tarifs et temps de réparation), associé au « coût de main-d’œuvre égal aux meilleures conditions économiques locales »…  Et ce, sans tenir compte de la liberté du taux horaire des réparateurs, pourtant garantie par la loi. Bémol : Axa préconise « le tarif horaire public le plus élevé de nos partenaires ».

Résultat : plus d’une centaine de dossiers de litiges s’accumulent sur le bureau de la FFC à cause de cette nouvelle procédure non contractuelle mise en place par Axa depuis mars 2020. Son objectif affiché est de favoriser la réparation plutôt que le remplacement et de lutter contre «les abus» de certaines enseignes de vitrage attirant leurs clients avec cadeaux et rachats de franchise. La procédure de cession de créance est aussi explicitement visée, Notamment dans la documentation interne de l’assurance (émise avant l’entrée en vigueur de la loi DADDUE).

La riposte se met en place

Depuis le lancement de ce dispositif, de nombreux réparateurs – enseignes non-agréées, agents, etc. – se voient donc opposer une fin de non-recevoir aux cessions de créance présentées à l’assureur. Après ce refus, ils doivent recourir à une procédure aussi lourde que longue : injonction de payer par voie d’huissier, puis recours à une ordonnance de recouvrement émise par le tribunal de commerce…

« Beaucoup de réparateurs se découragent en route et ne vont pas au bout de leur démarche. A la fin, l’assureur fait des économies sur leur dos », déplore Christophe Bazin, secrétaire général des réparateurs de la FFC. Le syndicat professionnel compte bien aller jusqu’au bout pour défendre le mécanisme de la cession de créance, qu'il préconise au travers de sa plateforme Tribu. Parallèlement, des enseignes spécialisées dans le vitrage sont aussi déterminées à défendre cet outil jusque devant les tribunaux.

L'application de la loi DADDUE fixant la procédure de cession de créance pourrait amener Axa à revoir sa position. Interrogé à ce sujet par Zepros Après-Vente Auto, l’assureur n’a pas encore répondu à nos questions.

Comme d'habitude, nous vous tiendrons au courant...

Nicolas Girault
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