Assercar : la pesante préconisation Sikkens

A quoi joue donc Assercar, la plateforme de gestion de sinistres aux multiples clients assureurs, à savoir Aviva, Axeria IARD (April Group), Eurofil (Aviva), Generali, Equité (Generali), Pacifica (Crédit Agricole), Sogessur (Société Générale), Suravenir Assurances (Crédit Mutuel Arkéa) et les mutuelles fédérées dans Thélem Assurances ? Dans deux régions de France au moins et plus particulièrement dans le Sud, un nombre croissant de carrossiers se retrouvent face à ce qu’ils considèrent comme un diktat : basculer en peinture Sikkens… ou perdre l’agrément Assercar.

Accord un peu trop exclusif

Il est vrai que, depuis un an, le groupe AkzoNobel a signé « un accord exclusif de référencement et de préconisation des peintures Sikkens et Lesonal auprès des réparateurs du réseau Assercar », soulignait leur communiqué commun de mi-décembre 2020.

Mais qui dit accord exclusif en amont ne veut pas dire que l'aval des 1 931 carrossiers agréés par la plateforme de gestion de sinistres doivent l'adopter. Ils restent théoriquement et totalement libres de choisir leurs marques de peinture, leurs équipements induits et leurs distributeurs.

Ce n’est pourtant plus l’impression des quelques carrossiers qui subissent une grosse pression d’Assercar, soit par des menaces de rupture d’agrément, soit en découvrant que leur inattendue et injustifiée -mais effective- résiliation-surprise pourrait être oubliée… s’il leur venait tardivement la bonne idée de, somme toute, “basculer” en Sikkens ! La tendance coercitive semble avoir pris des proportions suffisamment régulières pour que des distributeurs de peinture s’en émeuvent également...

Concomitances suspectes

Certes, le contrat que les carrossiers signent avec Assercar se réserve le droit de ne pas avoir à motiver une résiliation. Et il n’existe évidemment aucun écrit reliant l’accord Assercar-Sikkens aux résiliations effectives ou évoquées. Mais les réparateurs concernés ne sont apparemment pas dupes, qui trouvent pour le moins étonnante la concomitance entre pression Sikkens et remise en cause d’un agrément qui pourtant et souvent, coulait des jours calmes et heureux.

Ce n’est évidemment pas la première fois qu’une plateforme de gestion de sinistres tente d'imposer à leurs agréés ce genre de “renvoi d’ascenseur” à leurs partenaires. Covéa s’y est essayé en son temps (voir « La FFC alerte ses réparateurs sur les obligations d’approvisionnement ») ; l’ex-Nobilas a aussi laissé des souvenirs émus en la matière. Et tous deux ont fini par revenir à de meilleurs sentiments.

Comme d’habitude, nous vous tiendrons au courant…