Solvd clôt 2025 avec ambition sur le marché français

Après 46 pays, la France. Le groupe Solvd, filiale d'Allianz SE basée à Munich, se rend visible depuis son implantation dans l'Hexagone, où il réunit les expertises de GT Motive et ControlExpert suite à l'acquisition de P&D Consulting. « GT Motive était lancé il y a 19 ans en France, mais pendant plusieurs années les trois composantes de Solvd n'ont pas pu individuellement conquérir de parts de marché significatives. Maintenant sous Solvd, nous ramenons l'offre unifiée. Le marché évolue rapidement en faveur de l'économie numérique, avec beaucoup d'intégration d'IA, et certains concurrents de Solvd n'offrent pas ce que le marché demande », explique Gaëtan Huillet, vice-président Europe de l’Ouest et CEE. Cette implantation quasi complète, à laquelle il ne manque qu’Innovation Group, marque un tournant stratégique avec un plan d'investissement ambitieux.

La France représente un enjeu majeur pour le groupe de 3 700 collaborateurs, de par sa position de premier plan dans l'assurance européenne et la maturité de son écosystème automobile. « C'est l'un des principaux marchés mais sa complexité est élevée. En France, vous devez avoir un réseau national, et nous allons commencer dans des secteurs intéressants en termes d'accidentologie. Mais être présent à Lyon et Paris ne suffit pas », confirme Norbert Dohmen, directeur général monde d’Innovation Group et responsable des réseaux de partenaires chez Solvd.

Cette complexité se traduit notamment par la nécessité d’être interfacé avec des acteurs majeurs de la gestion de sinistre, comme Darva, entre autres, afin de pouvoir être connecté aux process assurantiels. « ControlExpert est certifié Darva depuis l'année dernière. GT Motive est en cours de certification également », confirme Gaëtan Huillet. Le groupe prévoit de se connecter aux principaux acteurs de l'écosystème français, côté distribution de pièces de carrosserie (Carrosity, Alpha Scale Distribution notamment) et informations techniques (CESVI). Le tout avec l’objectif de fournir à son futur réseau de carrosseries partenaires les armes pour pouvoir absorber d’importants volumes de réparations. En Allemagne, Solvd travaille déjà avec près de 4 000 ateliers, dont certains issus des réseaux constructeurs pour les véhicules premium. Un nombre qui s’élève à 6 000 dans le monde.

Au cœur de l'offre Solvd : des outils propriétaires alimentés par l'intelligence artificielle, du chatbot vocal aux solutions de détection et mesure des dommages, en passant par l'aide à la décision "réparation versus remplacement". Mais dans un marché français où les carrossiers, via leurs organisations professionnelles, s'inquiètent régulièrement des sous-estimations générées par l'IA, le groupe confirme que l'humain reste dans la boucle. « La combinaison de l'IA et de l'humain est essentielle. ControlExpert a été créé en Allemagne avec des techniciens et experts assistés par la technologie informatique. Quand j'ai été recruté par Solvd il y a deux ans, c'était pour cette assurer cette bonne combinaison d'intelligence artificielle et humaine. C'est une sorte d'orchestration », insiste Gaëtan Huillet.

L'IA intervient surtout pour améliorer l'efficacité et réduire les délais. « Un bon exemple est la capacité opérationnelle des ateliers, qui peut facilement être boostée par l'IA. Elle peut immédiatement aider au tri lors de la classification d'un véhicule en perte totale ou non. C'est important car quand des véhicules non réparables bloquent l'atelier, c'est une perte pour tout le monde », illustre Norbert Dohmen. L’assistant IA plus complet, déjà opérationnel en Allemagne, n'est pas encore déployé en France mais figure sur la feuille de route. « Évidemment, nous voulons le déployer et la France est la prochaine sur la liste. Nous sommes capables d'offrir un parcours client complètement assisté par l'IA », précise Norbert Dohmen.

Face aux critiques récurrentes sur la fiabilité des estimations automatiques, Solvd promet « des chiffrages de réparations fiables dès la première évaluation, réduisant les ajustements ». « Avec les membres du réseau, nous voulons adopter une approche équilibrée en matière de tarification et nous assurer que les estimations sont aussi proches que possible de la réalité rencontrée par le réparateur », affirme Norbert Dohmen. L'optimisation de la commande de pièces détachées constitue un autre axe majeur. « Les pièces et surtout leur disponibilité sont très importantes pour les réparateurs. L'idée est d'obtenir la pièce aussi rapidement que possible et au meilleur prix », ajoute le responsable des réseaux.

Un module reste toutefois à finaliser pour boucler la chaîne intégrée : Gateway, l'outil qui gère la chaîne de réparation de l'ordre de réparation à la facture. « Aujourd'hui, tous les modules existent sauf celui qui connecte le DMS du réparateur à l'outil Gateway. Mais il sera bientôt opérationnel en France quand le réseau sera en place. La standardisation est cruciale dans ce domaine », confirme Norbert Dohmen. Les priorités pour 2026 restent conditionnées aux résultats de 2025. « Cela dépend beaucoup de ce que nous pourrons réaliser en 2025. Nous continuerons à nous intégrer dans le marché français, et c'est un processus continu », résume Gaëtan Huillet.