Dekra : bilan et perspectives d’un contrôle technique trentenaire

Jérémie Morvan
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DEKRA controleuse

Le réseau de contrôle technique Dekra a fait le point sur les chiffres 2021 de la profession et lancé des pistes de réflexion quant à son évolution…

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Le contrôle technique (CT) fête ses trente ans cette année. Apparu pour la première fois en 1985 afin de sécuriser les transactions de véhicules de plus de 5 ans, ce n’est qu’en 1992 que le contrôle technique périodique devient obligatoire. Outil d’amélioration de la sécurité routière, il a évolué pour accompagner les innovations technologiques et les préoccupations sociétales, à l’image de la protection de l’environnement. La dernière version du contrôle technique, en 2019, durcit ainsi le contrôle des émissions des véhicules diesel…

Le bilan 2021 du CT montre cependant un état du parc globalement sain. En effet, la part de véhicules ne présentant aucun défaut atteint 10,7 % contre 10,3 % en 2020. Le taux de contre-visite s’établit à 19,9 % lorsqu’il dépassait les 20 % un an plus tôt. Quant aux défaillances critiques, elles n’ont concerné ‘que’ 0,75 % des véhicules soumis à contre-visite soit 0,16 % de moins qu’en 2020. Attention toutefois : l’état du parc roulant des VUL semble lui se dégrader !

Des défis à relever

Le CT des véhicules est inclus en Europe dans un « pack sécurité routière » composé de trois directives. Celles-ci sont depuis octobre dernier mises en révision, la dernière mouture datant déjà de 2014 (et transposée en 2018 en droit français). L’adoption du texte définitif par la commission devrait quant à elle intervenir dans le courant du premier trimestre 2023.

Le futur CT devra prendre en considération les nouvelles technologies embarquées dans les véhicules, comme les aides à la conduite (ADAS), et des méthodes pour les contrôler. Le contrôle des données enregistrées devrait aussi figurer parmi les propositions. En outre, le volet émissions polluantes devra être réexaminé, avec notamment la question toujours non tranchée du contrôle des Nox. Fraude au compteur kilométrique, échanges des données des inspections entre états-membres ou élargissement éventuels à d’autres types de véhicules (2 et 3 roues, quad, caravanes, etc.) sont autant de pistes de réflexion.

Pour l’activité en France, Karine Bonnet, directrice générale de Dekra Automotive France, voit également d’autres défis, notamment la mise en place de nouvelles mesures visant à lutter contre l’évitement du contrôle technique, ou encore l'augmentation de la fréquence des contrôles pour les VUL et les VL âgés ou très kilométrés. Autre piste de réflexion soulevée par Karine Bonnet : faire que les centres de CT soient acteurs dans l’attribution des vignettes crit’air, et que les véhicules ne soient pas seulement contrôlés à l’occasion de leur homologation.

Enfin et surtout, l’impérieuse nécessité de recrutement. « Sur les 13 000 emplois manquants dans la filière aval selon les dernières données de l’ANFA, environ 1 000 concernent notre domaine d’activité », précise-t-elle. Le manque d’attractivité du métier, l’élévation des compétences des contrôleurs instaurée en 2018 et une pyramide des âges défavorable risquent en effet de rendre la problématique particulièrement aigüe dans les années à venir…

Jérémie Morvan
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