C’est un gros morceau de la distribution indépendante de pièces de rechange britannique qui vient de disparaître, ce jeudi 24 juillet. Unipart Automotive a en effet été liquidé par le cabinet KPMG, nommé administrateur judiciaire suite au dépôt de bilan procédé par son propriétaire, le fonds d’investissement néerlandais H2 Equity Partners. Ce dernier en avait pourtant fait l’acquisition en 2011 à peine, lorsque la maison-mère, Unipart, avait décidé de se séparer de 51% du capital de sa filiale et de se priver ainsi de toute direction opérationnelle. Né sous l’égide du conglomérat British Leyland –le futur Rover– en 1974, Unipart avait été, dès sa création, scindé en plusieurs branches.La branche Automotive, donc, avait été mise en vente il y a trois ans et récupérée par H2, qui n’a pas vraiment su comment redresser la barre dans un marché britannique de la pièce en souffrance face à la profonde crise qui secoue le secteur automobile d’outre-Manche depuis deux décennies. Pourtant propriétaire de Stator, alias Van Heck, H2 aurait pu tenter de trouver des synergies entre le groupement belge et le groupement anglais. A défaut, Unipart Automotive est devenue la dernière victime en date du phénomène de concentration auquel fait face la distribution de pièces de rechange au Royaume Uni.Dans son malheur, elle n’a pas su recueillir les faveurs d’Euro Car Parts (ECP), son concurrent, filiale du très gourmand
LKQ. En effet, ce nouveau riche de la distribution européenne a préféré, entre les deux groupements dont disposait H2, racheter Stator et poser le pied sur le continent Européen plutôt que de rester cantonné au marché britannique en rachetant Unipart Automotive. Résultat : H2 a dû se résigner à liquider Unipart.
1 400 employés sur le carreau…
Et ce sont donc deux autres concurrents qui ont récupéré les miettes. Andrew Page, d’une part, qui a racheté 21 succursales. Et The Parts Alliance, d’autre part, qui en a repris 12.
« La vente globale de la société Unipart Automotive n’a malheureusement pas pu avoir lieu, a déclaré Mark Orton, l’un des administrateurs de KPMG.
Seuls 33 sites ont pu être récupérés. Les niveaux de liquidités nécessaires à la restructuration de l’entreprise étaient trop élevés pour que les repreneurs ne s’aventurent à reprendre la totalité des actifs de l’entreprise. »Fort de ce triste constat, KPMG a vendu l’intégralité du stock et a également dû se résoudre à licencier, avec effet immédiat, pas moins de 1 244 employés sur les 1 813 que comptait le groupement. Quelque 200 emplois ont été maintenus temporairement, afin d’assister l’administrateur judiciaire dans sa tâche. Quid des 361 emplois restants ? Ils rejoindront les effectifs d’Andrew Page et The Parts Alliance qui, lui aussi, est en train de devenir un monstre de la distribution de pièces de rechange.Racheté par le fonds de capitaux propres HgCapital en avril dernier, The Parts Alliance vise désormais les 1,26 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec la reprise des 12 sites d’Unipart Automotive. Un Unipart qui fournissait pas moins de 700 ateliers de réparation indépendants et 19 franchises qui, n’en doutons pas, devraient trouver en The Parts Alliance, Andrew Page et, sûrement, ECP, des têtes de réseaux qui pourraient reprendre la main, d’une manière ou d’une autre, sur leur destinée.