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Témoignage – Dégrêlage version Macif : « trop, c’est trop! »

Jean-Marc Pierret
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Il est représentant peinture et fréquente les carrossiers depuis trente ans. En découvrant chez un de ses clients réparateurs la stratégie de «commissionnement grêle» de la Macif, Roger Picat a décidé de prendre la plume pour témoigner.

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“Représentant peinture depuis 30 ans à la fin de ce mois, qu’elle n’a pas été ma stupéfaction de constater chez un de nos clients, le commissionnement «grêle» de la Macif !!! Facture à l’appui, ce client du département de Saône et Loire m’a montré la façon dont la Macif le rémunère sur le dégrêlage 2015 .
Forfait : 150 €, quel que soit le montant total HT de l’intervention.“Et mon client n’est même pas sûr qu’en cas de défauts constatés sur ledit véhicule, il ne doive pas reprendre la garantie des travaux.“J’ai pu lire ainsi : «intervention dégrêlage» ou DSP 650 €, 1 850 €, 2 000 €, etc.Forfait commissionnement : 150 € HT.“La profession est déjà en grande difficulté et ces multinationales les enterrent doucement, un peu plus chaque jour.
J’ai envie de leur dire, avec un peu de cynisme, continuez donc, allez plus vite. Vous finirez par tuer les carrossiers les plus fragiles.“Entre la clientèle dirigée par les plateformes de gestion de sinistres, les obligations toujours plus grandissantes de leurs exigences pour satisfaire leurs assurés, il ne restera plus que les gestionnaires purs. Et là, bien leur en fasse, ceux-là seront plus solidaires entre eux.
“Les compagnies d’assurances, en réduisant la marge des carrossiers, creusent leur tombe doucement, mais sûrement.
“Qu’ils continuent, et je dirais même, qu’ils aillent plus vite ! Et que ceux qui restent en tirent la leçon. Finies les réunions de syndicats enflammées le soir, suivies du dur retour à la réalité dans les ateliers le lendemain, en oubliant les discours utopiques de la veille.Parce que la dure réalité reprend le dessus.
“Et si j’étais le seul à abandonner mes agréments, à arrêter les véhicules de prêts neufs, à arrêter les remises de pied de factures, à arrêter les pièces de ré-emploi, à arrêter…, etc. ? Pour vivre enfin de mon travail décemment, normalement.
“Pour les derniers mois de ma carrière professionnelle qu’il me reste à faire, que vais-je encore constater ? Quelles couleuvres mes amis carrossiers vont-ils encore avaler en pensant survivre ? Eh oui, pour la plupart après 30 ans de bons et loyaux services, ils sont plus devenus des amis que des clients.
“Alors ça fait mal de voir la profession mourir à petit feu. Tout ces indépendants, et Dieu sait s’ils portent mal leur nom, ne savent pas ce que l’avenir leur réserve. Continuer, arrêter, vendre ? Faire quoi, ensuite ?
“C’est un si beau métier !!! La satisfaction du travail bien fait. Travailler dans les règles de l’art. Ce que le véhicule est redevenu après un choc, la satisfaction du client.
“Aujourd’hui, créer, reprendre une carrosserie, le banquier ne vous suit pas. la profession est listée rouge. Sauf si vous présentez des garanties énormes.
“Voilà mon coup de gueule. Ce n’est pas dans mes habitudes. Mais là, trop c’est trop !“Respectueusement,

Roger PICAT

Jean-Marc Pierret
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