C'est la très sérieuse
revue de presse du CCFA (Comité des Constructeurs Français d'Automobiles) qui l'a noté le 31 octobre dernier : selon le magazine automobile allemand
Automobilwoche, la commission européenne aurait diligenté une enquête contre les deux équipementiers germaniques Bosch et Continental. Tous deux auraient conclu une entente illicite sur les prix concernant les systèmes électroniques de freinage et de direction.Logiquement, aucune des deux entreprises suspectées ne commente cette information. Mais la presse croit savoir que Continental s'attendrait à une amende tutoyant les 100 millions d'euros, pendant que Bosch, qui a provisionné 650 millions dans le cadre du
Dieselgate où il se retrouve indirectement impliqué, en aurait prévu une partie pour couvrir ce risque.
Une entente de plus...
L'UE n'en est pas à son coup d'essai en matière d'ententes entre équipementiers : en 2014, pour la même raison, elle condamnait 5 fabricants de roulements automobiles à une somme totale de
près d'un milliard d'euros. Le commissaire à la Concurrence de l'époque, Joaquim Almunia, expliquait alors que ses services enquêtaient aussi sur... 70 entreprises du secteur automobile soupçonnées d’entente présumée sur le marché des pièces de rechange automobiles. Il soulignait que ces procédures avaient déjà donné lieu à des amendes chez certains fabricants de
fils électriques ou encore de mousses employées pour la conception de sièges.On se souvient aussi que deux ans plus tôt en 2012, la même famille des équipementiers auto avait été montrée du doigt par ses propres donneurs d'ordres. Alors qu'ils étaient agacés par le lobbying de certains équipementiers (ils avaient accompagné l'enquête sectorielle de l'Autorité de la concurrence jusqu'à lui faire préconiser la fin du monopole des pièces captives), les constructeurs, importateurs et le CCFA improvisaient une conférence de presse en plein Mondial de l'automobile pour dénoncer, sans autre précision, les «
ententes entre équipementiers révélées depuis 16 mois par les enquêtes de concurrence de toutes les autorités sauf de l’Autorité française de la concurrence» (voir «
Enquête sectorielle sur l’après-vente : la colère de la “Fiev du lundi noir”»).Régulièrement, ici ou sur d'autres continents, des fabricants de pots d'échappement, de bougies, d'essuie-glace,etc., etc. sont effectivement condamnés. Mais les constructeurs ne sont pas en reste, loin s'en faut : dans le secteur du poids lourd, ils détiennent même le record européen en la matière avec
2,93 milliards d'euros d'amendes répartis entre Volvo, Daimler, Iveco, DAF et Man...