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Des carrossiers du Sud de la France nous ont fait parvenir ce tableau des temps de peinture moyens indicatif maxi et mini en fonction des éléments changés ou réparés. Un barème qui aurait discrètement été conçu par BCA Expertise et sur lequel s’appuieraient ses experts pour juger de la "juste" facturation d’un certain nombre d’opérations peinture.Un barème hors référence constructeursPourquoi cette pratique agace-t-elle tant les carrossiers ? Parce que «le BCA nous impose son propre barème, qui serait, à l’entendre, le reflet de ses meilleures statistiques internes. Mais sa fourchette mini est très basse et sa fourchette maxi encore beaucoup trop faible», constatent-ils. Et c’est là que le bât blesse : «Le BCA se prend-il pour un Dieu ? Depuis environ trois ans, il ne respecte plus les temps constructeurs», explique l’un de ces carrossiers sudistes qui croit savoir que les temps minimum de référence sont ceux obtenus auprès de carrossiers bretons. A quoi sert-il d’être "labellisé" BCA, s’interroge-t-il ? «L’unique avantage serait-il d’obtenir le ticket d’entrée pour le réseau Assercar(*)auquel le BCA est lié?»Les critiques faites à BCA Expertise ne s’arrêtent pas là. Les carrossiers lui reprochent également de revoir «systématiquement» à la baisse les chiffrages réalisés par EAD (Expertise à Distance) sans discussion aucune. Puis, dans une liste à la Prévert, ils égrènent les manquements à la charte signée en mars 2010 entre BCA Expertise et les organisations professionnelles de réparateurs :
Pierre Steward, directeur de la coordination des 9 régions BCA Expertise et lui-même directeur régional outre-Mer, réfute l'accusation d'un refus du contradictoire : «Nos experts ont une charge de travail réelle, mais ils ne refusent jamais le dialogue. Tous les experts ne sont pas parfaits, mais c'est l'exception plus que la règle. Il est aussi possible que, face à des récriminations constantes et injustifiées de certains carrossiers, ils arrêtent des dialogues stériles pour faire avancer les dossiers concernés».Quant au non respect des barèmes constructeurs, il précise que «c'est tant mieux pour les carrossiers : ces barèmes sont indicatifs et la plupart du temps, si nous les appliquions, les coûts de réparation baisseraient encore plus».Enfin, à propos du barème peinture en question, sa réponse plaira sûrement aux carrossiers qui disent le subir : «En tant qu'ancien expert moi-même, je sais que ce type de fourchette qui ignore les spécificités des véhicules et les particularités propres à chaque sinistre n'est pas applicable. Je suis donc très surpris que ce document puisse être utilisé par nos experts». Avant de préciser fort adroitement que «ce ne peut être un document officiel : il n'y a d'ailleurs aucune référence à BCA Expertise sur ce document»...Fin de l'histoire ? A nos lecteurs carrossiers et experts de nous le dire...(*) Assecar : 1 523 réparateurs agréés pour servir les besoins d’une douzaine d’assureurs.