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Libre choix du réparateur : les carrossiers indépendants nancéiens à l’affiche
Publié le 09/01/2014
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Organisés en groupement depuis 3 ans, onze carrossiers du bassin nancéien ont mené récemment une campagne d’affichage destinée à promouvoir le libre choix du réparateur. Une initiative qui symbolise l’esprit d’union qui anime les professionnels du secteur en Lorraine.
L’information a fait l’objet d’un appel de une dans le quotidien régional L’Est Républicain. Et les automobilistes qui sont passés dans l’agglomération nancéienne et dans les environs des villes de Pont-à-Mousson et de Neuves-Maisons ont pu saisir le message : «Un accident ? Vous avez le choix de votre réparateur !». C’est cette phrase qui figurait, récemment, sur l’affiche commandée par les onze réparateurs du groupement des carrossiers indépendants de Nancy affiliés au CNPA, et placardée en 4x3 sur plusieurs dizaines de panneaux publicitaires. 7 000 euros d’investissement pour avertir l’automobiliste d’une réalité désormais entérinée par l’Assemblée Nationale. Cette campagne est un exemple de plus du ras-le-bol des professionnels de la réparation-collision face au détournement de clientèle des donneurs d’ordres.Investir pour rester rentable…Au cœur de l’initiative, Jean-Marc Donatien, président de ce groupement de carrossiers indépendants, est le seul à être sous enseigne. Ancien directeur après-vente chez BMW, l’homme a racheté il y a 14 ans la carrosserie qu’il occupe aujourd’hui –un établissement du centre-ville de Nancy fondé il y a 50 ans– et en a fait un Top Carrosserie. Mais face à l’érosion de sa rentabilité, due notamment au durcissement des conditions d’agrément des assurances et des plateformes de gestion de sinistres, le chef d’entreprise a dû réduire la voilure d’un côté et investir de l’autre. «Auparavant j’employais 13 personnes mais j’ai dû me séparer de trois de mes ouvriers, et ouvrir en parallèle un nouveau site sous enseigne Top Garage, tout ça pour garder ma rentabilité», déplore-t-il.Certes, le personnel de sa carrosserie a désormais plus de place pour travailler, car la partie purement mécanique a été transférée dans le nouvel établissement situé dans le quartier voisin. Mais c’est là le seul luxe que peut s’offrir l’équipe de J-M. Donatien. Dans son bureau, à l’accueil de son établissement, un camembert affiché au mur présente les différentes parts de marché des compagnies d’assurance sur la réparation-collision. Un camembert dont les carrossiers ne peuvent désormais goûter que la croûte…Mener le combat au niveau localLoin d’être isolé, le cas de J-M. Donatien est symptomatique d’une réalité partagée sur le terrain par la trentaine de carrossiers indépendants de l’agglomération nancéienne : des résiliations de contrats d’agréments qui réduisent les entrées-ateliers, et des conditions de plus en plus rudes pour les contrats restants. C’est pourquoi onze d’entre eux, représentant environ 70% du chiffre d’affaires des carrossiers nancéiens et des environs –deux des membres étant établis à Pont-à-Mousson et Neuves-Maisons– ont lancé, il y a trois ans, le Groupement des carrossiers indépendants de Nancy, afin de négocier d’une seule et même voix avec les donneurs d’ordres et les experts. «Il faut en finir avec les pressions des compagnies d’assurance, de leurs plateformes et des experts qui leur sont obligés, martèle-t-il. Nous prenons des risques car nous sommes presque tous agréés. Mais même si on se fait jeter, il faut rétablir un équilibre dans les négociations.»Depuis fin 2013, le groupement a fait des petits : J-M. Donatien et ses confrères ont initié un deuxième groupement, fort de neuf carrossiers, à Metz. «Au départ, notre discours était écouté de loin, mais la réalité est quasiment la même en Moselle, soutient J-M. Donatien. L’un des membres du groupement messin avait deux carrosseries : l’une à Metz, l’autre à Nancy, et il vient de se faire résilier son contrat par Covéa alors qu’il était agréé Macif depuis 43 ans ! La finalité d’une telle situation est simple : on va mourir… »Mourir, peut-être, mais pas sans combattre. Car la situation pourrait également se reproduire dans la mécanique, selon J-M. Donatien. «Nous étions récemment conviés à une réunion de réseau Top Garage et ils étaient contents de nous annoncer qu’ils devaient passer un accord avec une plateforme de sinistres pour nous amener du volume ! Je leur ai dit : ‘vous êtes fous, on essaie de sortir de ce système dans nos carrosseries et vous nous le ressortez dans la mécanique !’ » (voir à ce titre l'analyse de l'article "Pourquoi «l’affaire Nobilas» dépasse les seuls carrossiers…").Le groupement nancéien a déjà entamé des contacts avec les carrossiers vosgiens pour initier un troisième groupement dans le plus méridional des départements lorrains, et les agents de marque, aux problématiques souvent similaires, ont également été démarchés. J-M. Donatien et ses confrères ont déjà été contactés par des carrossiers de la région PACA pour les informer sur leur initiative. Mais surtout, le CNPA l’a reçu pour s’enquérir de cette initiative. « Je leur ai expliqué la logique de notre mouvement et ils ont apprécié : il nous fallait leur soutien pour avoir l’assistance juridique nécessaire lorsque nous avons des documents à envoyer dans le cadre de nos actions », précise J-M. Donatien.Autant dire que ce type d’initiatives départementales ne peut que donner plus d’impact en termes de négociations sur le terrain. Même trois ans après sa naissance, le mouvement n’en est sans doute qu’à ses débuts…
Organisés en groupement depuis 3 ans, onze carrossiers du bassin nancéien ont mené récemment une campagne d’affichage destinée à promouvoir le libre choix du réparateur. Une initiative qui symbolise l’esprit d’union qui anime les professionnels du secteur en Lorraine.
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