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Analyse – Autodis Group : son retrait boursier en 8 questions-clés
Publié le 24/05/2018
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Que d'interrogations suscitées par le retrait-surprise d'Autodis Group de sa procédure d'introduction en Bourse...
L'introduction en Bourse d'Autodis Group devait être l'événement de l'année, sinon du siècle, pour le monde de la distribution de pièces. Son brusque retrait a donc fait l'effet d'une bombe fébrilement commentée par toute l'après-vente. Nous avons listé vos diverses interrogations et tenté de leur trouver une réponse ou à défaut, de les mettre en perspective. Sans exclure bien sûr les plus suspicieuses...
C'est le dernier sujet dont toute la profession cause. Ceux qui n'ont pas déjà un avis tranché sur les raisons du retrait d'Autodis Group de son projet boursier ont de toute façon moult questions à poser sur ce thème, dont beaucoup ont été soumises aux journalistes de notre rédactions. Nous les avons donc concentrées en 8 points-clés réunissant les 11 interrogations principales que nous avons pu recenser depuis le 23 mai après-midi. Et nous les avons posées à Autodis Group :
1 - Depuis quand l'introduction en Bourse était-elle planifiée ?
2 - Quelles sont les raisons de la renonciation d'Autodis Group ?
3 - N'y a-t-il pas d'autres raisons cachées à ce retrait ?
- Les incertitudes politico-économiques en Italie (récente alliance M5S/Ligue) et en Espagne (incertitudes catalanes) ont-elles joué un rôle dans ce retrait ?«Pas à notre connaissance», répond Autodis Group. Les analystes, eux, ne les excluent toutefois pas en tant que facteurs d'une toute récente frilosité des investisseurs et banquiers-prescripteurs...
- N'est-ce pas le dénouement d'un coup de bluff finement orchestré par Bain Capital pour rendre Autodis Group à la fois visible et attractif auprès d'autres investisseurs ou d'autres fonds d'investissements ?De cette question assez largement partagée par le petit monde de l'après-vente et ce, depuis d'ailleurs de longs mois, Autodis Group s'extrait par la classique pirouette : «Nous ne commentons pas les rumeurs».A ceux qui logiquement trouveront l'élément de langage bien insuffisant, La réponse unanime apportée par des spécialistes des secteurs bancaire et boursier plaide pourtant pour la transparence d'Autodis Group. En substance : «Nous aurions pu le penser si le retrait avait eu lieu il y a encore quelques semaines, par exemple avant la publication du nécessaire “document de base” auprès de l'AMF. Mais l'aspect particulièrement tardif de l'interruption de la procédure d'introduction (NdlR : à quelques jours de l'émission effective des actions) plaide pour une sincère volonté de Bain Capital d'introduire Autodis Group en Bourse».
- La brutale renonciation n'est-elle pas justement liée à une autre offre de dernière minute faite à Bain Capital ?Suite logique de la suspicion précédente (beaucoup veulent y voir l'ombre du grand concentrateur LKQ), cette éventualité subit le même sort que la précédente : «Nous ne commentons pas les rumeurs».Dans le monde cruellement pragmatique de la haute finance, tous les possibles sont certes envisageables. Et comme souvent, l'avenir ne viendra que confirmer toutes les convictions, aussi contradictoires fussent-elles... On comprend aussi qu'Autodis Group ne souhaite pas s'aventurer vainement dans les dénégations. Si quelque chose arrive à court terme, les théoriciens du complot y verront la confirmation de leur pertinence, pendant que les autres n'excluront toujours pas le hasard ; si c'est à plus long terme, les même théoriciens se féliciteront d'avoir vu si loin pendant que les autres seront juste cette fois certains que Bain Capital a depuis recherché et trouvé une autre solution. Bref : sauf improbable révélation, on ne saura sûrement jamais...
4 - Autodis Group se représentera-t-il en Bourse ?
5 - L’arrêt est-il synonyme de mauvaise image pour l'entreprise auprès des investisseurs mobilisés et plus généralement, auprès des marchés financiers ?
6 - Combien a coûté l'introduction en Bourse ?
- Commissaires aux Comptes : environ 100 000 €, chiffre minimum puisque le quotidien économique précise qu'une présentation Proforma (qui tient compte et extrapole l'impact d'acquisitions, ce qu'a fait Autodis pour se présenter aux investisseurs) fait facilement s'envoler le chiffre ;
- Avocats : 200 000 € minimum. Et comme Autodis Group a dû aussi s'adresser à des cabinets anglo-saxons, le chiffre a pu doubler. Les Échos estiment que, dans le meilleur des cas, le coût juridique peut tenir dans une enveloppe de 300 à 350 000 €...
- La communication financière. Pour faire simple, il est «difficile d'être en-dessous de 100 à 150 000 €», explique le journal économique. En l'occurrence, les Échos ne parlent pas d'une fourchette de coût, mais d'une véritable fourche ! Car s'il dit qu'il faut généralement compter environ 250 000 € pour 10 millions levés (il doit manquer un dégressif : cela ferait l'improbable chiffre de 25 millions d'euros pour le milliard espéré par Autodis !), il ne faut pas retenir ce ratio dans le cadre de l'opération présente. Ce chiffre spectaculaire ne concerne que des introductions en Bourse impliquant notamment une dispendieuse communication grand public, à coup de pleines pages dans de grands magazines, en télé et radio, ce dont Autodis n'a pas eu besoin...
7 - L'échec de l'introduction pénalise-t-il le plan de développement d'Autodis Group ?
8 - Existe-t-il d’autres voies possibles pour Bain Capital ?
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