AAG/ PHE : Les maîtres du jeu

Muriel Blancheton
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À eux deux, nos leaders de la distribution PR hexagonale pèsent 2,3 Md€, soit 300 M€ de plus que les cent premiers stockistes français (2,061 M€ de CA en 2018). La moitié de ce business est réalisée via les filiales. Mais si l’on met en parallèle ce poids avec les 8,8 Md€ estimés de la vente de pièces par la rechange indépendante, ils ne capteraient que 15 % du gâteau ! Un argument de « petit poucet » qu’utilisent souvent les patrons de ces grands groupes, histoire d’atténuer la crise d’angoisse de certains qui se demandent bien comment ils peuvent grandir dans l’ombre de ces géants ! Sauf qu’avec leur machine de guerre, les deux acteurs mènent le jeu, et s’ils ne sont plus seuls à les définir – les constructeurs sont venus perturber l’ordre établi ces dernières années - ils restent largement influenceurs dans les règles du jeu. Logistique optimisée, restructuration du catalogue avec ajout de nouveaux métiers histoire d’afficher sans tromperie la pancarte « Multispécialiste », mise en avant de flux digitalisés, enseignes garages affichant un maillage porteur et des programmes de montée en compétence de moins en moins optionnels… En clair tout est quasiment bouclé pour bien verrouiller le marché. L’objectif est de résister face à la poussée des constructeurs affamés d’IAM, mais aussi de disposer d’une base solide pour poursuivre la conquête européenne. « PHE et AAG, c’est une concentration financière avant tout. Nous, indépendants, nous servons de leurs défauts pour construire notre avenir. Les Carrefour et Leclerc se font la guerre des prix, mais cela n’a pas éliminé toutes les boutiques de proximité, plus chères, mais toujours là pour le service », se motivent les indépendants hors de leur sphère de protection. « Certains distributeurs sont aujourd’hui sous perfusion de leur groupement. On sait que cela se termine en filialisation. » Les libre-penseurs ont la dent dure face à ceux qu’ils considèrent donner le tempo – rapide – du marché, et pensent que cela ouvre des horizons au camp des alternatifs. Ils voient dans cette puissance concentrée de ces deux concurrents un vivier pour recruter des entrepreneurs heurtés par une forme de « franchisation », mais aussi un levier pour attirer des fournisseurs mis hors-jeu par les politiques de référencement. Il n’en reste pas moins que Parts Holding Europe et Alliance Automotive Group sont bien les premiers de cordée du marché. Pour jauger nos deux poids lourds hexagonaux, Zepros a établi Ze match : une confrontation en deux rounds à retrouver dans les deux prochaines newsletters dédiées à notre Top 100 des grossistes, version 2019. Caroline Ridet
Muriel Blancheton
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