L’Agra électrise ses réseaux Proximeca et Point Repar

Se former, s’équiper, s’adapter ! Le message livré par l’Agra lors de sa dernière convention Proximeca et Point Repar, établie cette année à Deauville, était clair : l’orientation électrifiée du marché, même si ce dernier se cabre particulièrement sur le VE, oblige le MRA à monter en compétences pour ouvrir son atelier ne serait-ce qu’aux hybrides et bien au-delà du seul prérequis de l’habilitation. Devant 400 personnes dont 110 garages Proximeca et Point Repar (les deux panneaux fêtent leur 20 ans), l’Agra a martelé l’importance – pour ne pas dire l’injonction – qu’ont les réparateurs indépendants de saisir les opportunités de maintenance offertes par le véhicule électrifié, et plus largement encore par les modèles récents, pour facturer des opérations plus lourdes et plus margeuses. « L’IAM est une vraie carte à jouer, à condition de se former pour être prêt au bon moment », ont ainsi clamé Henrique Vicente et Nicolas Gérard (respectivement directeur commercial et responsable réseaux au sein de l'Agra). 

Une marche haute déjà allègrement franchie par les réseaux primaires et secondaires sous la houlette des constructeurs mais aussi les centres autos. Car ces derniers ont bel et bien initié des formations d’électrotechniciens de 20 jours par an afin de placer des techniciens experts dans chaque centre et ainsi capter le marché des flottes. 2024 est sur la même tendance explosive sur ce segment, constate ainsi DAF Conseil via Gaël Guillaume, son responsable commerce France.  « En revanche, le volume de formations est en diminution chez les MRA indépendants ! Car sur les 61 % de MRA enregistrés en formation en 2023, 70 % sont venus pour obtenir l’habilitation électrique. Or, celle-ci ne permet pas de monter en compétences sur l’entretien et la réparation des véhicules électriques et hybrides ! Ce n’est qu’un postulat de base – une approche réglementaire – pour la protection des salariés ! Il faut aller au-delà en se formant concrètement aux réparations, aux diagnostic et à la maintenance des véhicules électrifiés via les outils de diag, le Passthru, la bonne lecture des schémas électriques, les Adas… », a martelé Gaël Guillaume. 

Cette marche en avant vers l'électrique ne déroute pas pour autant l’Agra dans sa mission de distributeur de pièces et de services. Sous la présidence de Laurent Brutinel, le groupement a planché sur plusieurs dossiers en logistique ou en informatique (lire L’Agra bien installé en mode start-up). S’appuyant sur la projection en 2027 d’un parc circulant composé à 50 % de véhicules de plus de 10 ans, le groupement a gonflé les stocks de ses plateformes avec l’arrivée de nouveaux fournisseurs et/ou l’élargissement de gammes, et enrichi sa MDD TecDrive. Puis, pour faire face aux difficultés de recrutement du secteur, notamment sur des postes clés (magasinier…), l’Agra a créé sa propre école certifiée Qualiopi. « L’Agra School ouvre ses portes dans quelques semaines. Nous avons prévu pour les candidats un programme de formation et d’intégration fidélisant et structurant, qui vient en complément des formations de DAF Conseil », indique Laurent Brutinel. Enfin, le président de l’Agra annonce un partenariat avec la plateforme savoyarde Moteurs et Culasses (également membre d’Autolia) pour étoffer son offre, après la pièce d’origine, la PIEC, la pièce de carrosserie… et bien sûr le pneumatique (lire Agra : le pneu générateur de marges avant même de générer du trafic). « Nous devions répondre à une demande croissante sur les réparations moteur. Cette neuvième plateforme permettra à nos 165 distributeurs d’avoir un nombre conséquent de références, de disponibilités et de tarifs pour leurs clients réparateurs », a conclu Laurent Brutinel.