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E. Vicente (AGRA) : « Un mois de juin historique pour le groupement »

, mis à jour le 21/07/2025 à 12h29
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Enrique Vicente_AGRA

Après + 9,5 % en 2023, l'Agra a terminé 2024 sur un CA à + 5 %, « pas à la hauteur de nos espérances », selon Enrique Vicente, nouveau directeur général du groupement de distribution depuis la fin d’année dernière...

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Le CA consolidé a tout de même atteint 118 M€ via ses 9 plateformes Drop, dont la dernière, Drop Motor, arrivée en 2024 dans le cadre d’un partenariat avec le groupe Moteur et Culasses. « Avec le vieillissement du parc, des interventions mécaniques parfois lourdes reviennent dans les ateliers. En s’adossant à ce spécialiste de la pièce moteur, nos adhérents ont une solutions clé en main. Le concept est certes logistique mais aussi technique, avec une hotline dédiée permettant d’accompagner pas à pas le distributeur ou le réparateur », précise Enrique Vicente.

Contexte économique difficile

« Il y a une réelle perte de pouvoir d’achat, avec une forte poussée de la MDD du groupement TecDrive [N.D.L.R. : qui a soufflé ses 15 bougies l’an dernier] au détriment des marques premium ! », note-t-il. Nouveauté cette année : les 16 000 références de TecDrive sont visibles sur TecDoc depuis le premier trimestre 2025. En volume de ventes, la MDD de l'Agra oscille entre 25 et 55 % selon les familles de produits. Quant à Exclusive Color, MDD dédiée à la para-peinture, le programme est actuellement remis à plat pour proposer début 2026 une offre recalibrée et mieux accompagnée avec des vendeurs formés aux spécificités de la réparation-collision. « On veut y aller avec du conseil, et pas uniquement du prix. »

Les difficultés s’observent aussi chez les réparateurs. L’entretien-réparation auto est certes un marché résilient, d’autant que le parc vieillit. « Malgré tout, il y a encore en suspens la question du PGE, dont l’échéance arrive en 2026. On se doit de rester très vigilant avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête de certains clients… », tempère le DG.

Défaillances… sur les taux de service

« Je vois les taux de service repartir à la baisse depuis plusieurs mois, notamment parmi les premium. Ils doivent composer avec une réglementation qui n’est pas nécessairement alignée avec les objectifs de leurs clients constructeurs, tout en amorçant un nécessaire virage technologique mais avec une volumétrie en baisse en première monte…», observe le dirigeant. Le marché de l’aftermarket peut apparaître anecdotique, et ils délèguent de plus en plus souvent les “petites séries” à destination de la rechange indépendante. « Un grand nom de la filtration est ainsi passé de 92-94 % de taux de service à 60 % », s’agace-t-il. La stratégie de multi-référencements pour certaines lignes de produits met en partie l’Agra à l’abri. Mais en partie seulement. « On peut parfois surstocker sur certaines références, par rapport à certains fournisseurs. On attend d’ailleurs de nos partenaires un réel accompagnement dans la mise à jour des collections. Ici aussi, la qualité de service n’est pas toujours à la hauteur de nos espérances ! »

Avancer sur ses deux jambes

Sujet phare de la dernière convention des réseaux Proximéca et Point Repar, en octobre dernier, l’électrification du parc ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Car en parallèle, « nos fournisseurs ont également insisté sur la nécessité de rester en pointe sur le parc thermique », rappelle Enrique Vicente. L’Agra incite donc fortement ses adhérents à se former sur les nouvelles technologies et rentre en stock les nouvelles gammes dédiées aux véhicules électrifiées proposées par nos fournisseurs. « Force est toutefois de constater que sur ces références, la rotation n’est pas (encore) là… », constate-t-il. Le parc de demain sera un mix de technologies. C’est l’une des raisons pour laquelle le groupement a lancé l’Agra School, qui a d’ailleurs d’obtenu en mars dernier le premier niveau de certification Qualiopi.

Pour 2025, le groupement affiche une belle dynamique avec 10,8 %. « L’activité, très calme en début d’année, monte crescendo depuis mars, avec un mois de juin historique pour le groupement », observe le DG. Objectif de l’Agra pour 2025 : boucler l’exercice avec un CA consolidé en croissance de 12 %.

PIEC : à développer !

En matière de pièces issues de l'économie circulaire, l’Agra profite à plein de l’écosystème Autolia qui regroupe notamment GPA, Caréco et D2A. « On travaille à étoffer le process de commandes et cela passera par la prochaine solution digitale en gestation », explique Enrique Vicente. Et se positionner en véritable one-stop-shop des ateliers. S’il s’agit d’une offre en croissance tous les ans, le DG considère qu’elle n’a toujours pas pris la place qu’elle devrait avoir, l’obligation pour les réparateurs de proposer un devis avec cette typologie de pièces dans le cadre d’une réparation devant nécessairement jouer comme un catalyseur. Or, sur le terrain… « C’est pourtant le sens de l’histoire que d’utiliser une pièce déjà fabriquée et disponible plutôt que d’en refabriquer une neuve », considère le DG de l'Agra !

Jérémie, avec 20 ans d’expérience, suit chez Zepros Auto les réseaux multimarque et véhicule industriel, décryptant mutations, enjeux technos et transition énergétique du secteur automobile.
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