
B. Migeon (TVI) : « À contre-courant du marché »

Le groupement a connu une accélération crescendo tandis que d'autres ont lutté durant l'exercice 2024 pour conserver leur part de marché... Et avec un premier semestre toujours très dynamique, TVI est dans le bon sens de la piste pour viser les objectifs annoncés dans le cadre de son plan à horizon 2030 !
« 2024 avait mal démarré, avec une activité flat sur les six premiers mois de l'année. Elle s'est en revanche lancée à partir de juillet 2024. Qu’il s’agisse du négoce ou des ateliers, elle ne s'est pas arrêtée jusqu'à avril dernier ! Quant je vois les baromètres du secteur, j’ai un peu de mal à l’expliquer... », déclare Benoît Migeon, directeur général de TVI. Le groupement indépendant regroupant 64 centres et 32 agences affiche en effet une santé inverse aux indicateurs du secteur : le CA de la plateforme nationale Cedilog a fini à 22,9 M€ (contre 21,8 un an plus tôt). Le CA consolidé du réseau a quant à lui bondi de 230 à 283,4 M€ entre 2023 et 2024… « Une très grosse partie des adhérents ont progressé, et même bien progressé », se félicite le DG du groupement. Et après un enviable + 12,6 % au T1 2025 (« je n’ai jamais vu des mois aussi importants »), avril et mai ont été des mois tendus ; mais depuis la mi-juin, TVI repart de plus belle, à + 5,5 %.
Du premium… et toujours pas de MDD
Parmi les lignes les plus dynamiques, les essieux, mais aussi les batteries où l’offre économique historique, Zap, cède la place à une nouvelle offre premium, Banner, du fait des besoins importants en électricité des véhicules Euro 6 (technologies EFB et AGM). AdBlue, tambours, disques de frein, sondes NOx figurent également parmi les produits les plus vendus. « Avec les sondes NOx, on entre véritablement ‘en frontal’ avec le constructeur sur des prestations techniques, grâce à un produit Vitesco de qualité OE. C’est une porte que l’on n’avait pas encore ouverte : on s'intéresse à des marques premium, aujourd'hui réservées à la première monte, et pas ou peu connues de la distribution indépendante », note-t-il.
Priorité au premium donc, et TVI ne fait pas de MDD. « En revanche, nous travaillons des deuxièmes marques d’équipementier pour proposer une alternative prix », complète Benoît Migeon.
Plan à cinq ans
Quant au webshop TVI, il devient progressivement la colonne vertébrale du groupement : le VIN est arrivé, le tracking colis en automatique également… L’outil est constamment amélioré. « Nous avons repris la main sur notre stratégie web en embauchant en début d’année deux personnes dédiées afin que le webshop devienne LE point de passage pour les adhérents, tandis que le catalogue de l’AGRA a par ailleurs été intégré dans le catalogue de recherche TVI pour la partie VL. L'objectif est qu'ils puissent travailler dans le même écosystème », explique le DG.
À l’occasion de sa convention en juin dernier, TVI a dévoilé un plan stratégique à cinq ans et s’appuyant sur autant de piliers : implantation, fidélité, accompagnement, data / web et progression du CA. Sur le premier cité, TVI entend privilégier le développement via ses adhérents existants plutôt que de miser sur des acteurs extérieurs. « La fidélité reste un point essentiel et on a besoin de travailler encore plus avec eux sur les besoins, comprendre s'il y a des achats extérieurs sur lesquels nous devons nous positionner. Dans la même veine, bonnes pratiques et plans de formation sont aussi des cartes pour augmenter la fidélité ; maintenir nos événements aussi », souligne-t-il. La data et le Web, toujours plus importants, vont continuer d’être amélioré. Quant aux CA, l’objectif de TVI est de doubler le chiffre de Cédilog d’ici 2030. « Le parc vieillit et, avec un maillage plus dense et une fidélité accrue, nous devons y arriver », conclut Benoît Migeon.
Le pneu en réflexion
Pas encore de pneu chez TVI, et le deal initié avec Point S n’a pas pris. En cause : le manque de personnel dédié... « Ce n’est pas du côté de la demande que réside le problème, mais plutôt dans la manière d'aborder ce marché dans les ateliers, le pneu pouvant générer trop de trafic au détriment de l'activité mécanique, technique », plaide Benoît Migeon. À l’occasion des 24 Heures Business 2025, le groupement a toutefois présenté une nouvelle offre de jantes stockées sur la plateforme. « Plus de 50 % des adhérents font du pneu. Ils devaient être 4 ou 5 à en faire il y a trois ans… Dans 4-5 ans, nous devrions avoir des volumes qui seront très intéressants dans le réseau », anticipe le DG.
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