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Défaillances d'entreprises: retour brutal sur terre

Jean-Marc Pierret
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altares courbe défaillances 10 ans 2022

Les défaillances d'entreprises ont logiquement repris dans le commerce et la réparation automobiles en ce premier trimestre 2022, avec un + 32,6 % légèrement sous la moyenne nationale de + 35 %. Un retour à la normale plus qu'une hémorragie, souligne Altares, qui s'inquiète quand même de l'effet macro-économique de la guerre russo-ukrainienne...

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« Pas de déferlante, mais plutôt un dur retour à la réalité. » Ce constat d'Altares pour ce premier trimestre 2022 est sans ambiguïté : « Avec 9 972 procédures collectives ouvertes depuis le début de l’année, le niveau des défaillances augmente de près de 35 % par rapport au premier trimestre 2021, après être tombé à des seuils historiquement bas ces deux dernières années. » Avec de nettes disparités selon les secteurs du commerce et des services:

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Altares - défaillances d'entreprises 1er trimestre 2022
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Le commerce et la réparation automobiles ne dérogent pas à cette tendance. Avec 32,6 % de défaillances durant les trois premiers mois de 2022 vs 2021, dont + 31,32 % de liquidations judiciaires, le secteur approche de la moyenne nationale. À noter: la bonne résistance du commerce inter-entreprises, secteur auquel appartient la distribution de pièces automobiles (+ 9,4 % de défaillances "seulement").

Se comparer pour se consoler

Même si Altares estime que « la vente et réparation de véhicules dérape de 33 % et dépasse désormais significativement le nombre de procédures de début 2020 (472 contre 420) », les professionnels de la filière se consoleront en constatant que cette progression des défaillances demeure inférieure à la moyenne nationale et, plus généralement, à celles des autres commerces de détail, à l'exclusion toutefois de l'optique (+ 5,6 % seulement) et surtout des carburants et combustibles (- 66,7 %).

Dans le détail, Altares souligne que 48 % de ces défaillances concernent des entreprises de moins de 5 ans, pourcentage qui monte à 52 % pour les structures montées juste avant ou pendant la crise. Pour ces 1927 procédures concernant des entreprises de moins de 3 ans (soit près de 20 % de l'ensemble des défaillances du premier trimestre), « 83,8 % sont immédiatement mises en liquidation », constate la société d'études.

Fin de l'effet "quoi qu'il en coûte"

Altares rappelle que, durant deux ans et grâce à la stratégie gouvernementale du "quoi qu'il en coûte", plus de 46 000 entreprises ont été sauvées, ramenant à 61 000 les procédures collectives en 2020 et 2021 contre 107 000 les deux années précédentes.

Il s'agit donc, pour l'heure, plus d'un retour à la normale que d'un début d'hémorragie. « Au premier trimestre 2022, l’étau de la crise sanitaire se desserre et les aides s’arrêtent, constate donc la société d'études. Un retour à une forme de normalité qui implique aussi une reprise des défaillances. La hausse s’amorce donc et elle est déjà très nette dans les secteurs qui comptent sur la reprise des habitudes de consommation, comme aller au restaurant ou chez le coiffeur. Aucun territoire n’est épargné par le phénomène. »

Quid des conséquences ukrainiennes?

Reste les inconnues liées aux conséquences macro-économiques de la guerre d'Ukraine. « Depuis le 24 février et le début de l’invasion russe en Ukraine, l’horizon s’assombrit : la flambée des prix de l’énergie, les difficultés d’approvisionnement, les pénuries de matériaux, l’inflation qui s’emballe… Autant de signaux qui incitent à la prudence », souligne Thierry Millon, directeur des études Altares.

Il exhorte donc les entreprises inquiètes et soucieuses de leur trésorerie à ne pas allonger les délais de paiement. Et veut rester optimiste: « La trajectoire à la hausse des défaillances d’entreprises devrait se poursuivre, mais sans laisser présager à ce stade une déferlante de faillites, les entreprises disposant encore de liquidités. »

Jean-Marc Pierret
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