Etude Equip Auto/GiPA: les cinq préoccupations des réparateurs
Voilà qui devrait aider les têtes de réseau et les fournisseurs de solutions à hiérarchiser leurs priorités servicielles concernant les besoins de leurs clients réparateurs. Car GiPA, pour Equip Auto, a identifié les cinq premières préoccupations des réparateurs de toutes obédiences (RA1, RA2, MRA, centres autos, réparateurs rapides et pneumaticiens). Et dans l'auto comme au Loto, ce sont les mêmes qui, dans l'ordre ou pas, arrivent gagnantes...
Equip Auto, avec le support de GiPA, a voulu quantifier les préoccupations principales des réparateurs et ce faisant, identifier leurs attentes durant la visite du salon professionnel. Et sans surprise, c'est le recrutement de personnel qui arrive en tête toutes catégories de professionnels confondues (RA1, RA2, MRA, centres auto, spécialistes et pneumaticiens).
Avec 27,2 % en moyenne tous types de réparateurs confondus, cet item arrive assez loin devant le besoin d'équipement pour relever le défi de l'électrification (23,8 %), le besoin de formation (23,5 %) ou la prise en compte des défis environnementaux par l'entreprise (15,1 %). Le recrutement préoccupe presque trois fois plus que la très en vogue (r)évolution digitale (10,3 %). Une nouvelle preuve que la difficulté structurelle du recrutement demeure le talon d'Achille de l'ensemble des acteurs de l'entretien-réparation...
Des disparités dans les priorités
Dans le détail toutefois, tous n'ont pas cette même priorité de recrutement (voir tableau ci-dessus). Les RA1 sont visiblement les premiers concernés avec un très dominant 44,6 %, suivis par les pneumaticiens (34 %) et les centres autos (31,4 %). Mais les réparateurs rapides ne classent ce besoin qu'en 2e position (25,6 %) derrière leur besoin en équipement (34,3 %), pendant que les RA2 le relèguent même à la 3e place (19,8%), loin derrière la nécessité de s'équiper (33,2 %) et, dans une moindre mesure, de se former (21,9 %).
Même constat chez les MRA : recruter est certes une priorité pour 22,6 % d'entre eux, mais derrière un besoin plus fort de formation (24,5 %) et d'équipement (24 %). Les trois chiffres sont toutefois très proches pour ces 13 000 "petits" réparateurs qui, ensemble, pèsent tout de même le tiers des entrées atelier françaises. Ce tir groupé montre, en creux, qu'ils sont bien conscients d'avoir besoin de monter prioritairement en gamme sur trois fronts majeurs : la technicité des collaborateurs, leur formation et le matériel idoine pour suivre les évolutions technologiques.
Vous avez dit digitalisation?
Mais si les MRA surprennent, c'est par ce besoin de digitalisation classé en 4e et dernière position avec un particulièrement faible 9,6 %. Seuls les RA1 font moins qu'eux en la matière (6,7 %). Mais probablement pas pour les mêmes raisons. Les réseaux primaires des constructeurs se convertissent depuis longtemps à la numérisation des ateliers quand les MRA, eux, sont réputés en retard dans la digitalisation de leur entreprise. Parce qu'ils y sont réfractaires ? Parce que leurs ateliers de proximité sont encore suffisamment remplis "physiquement" ? Ou parce que les distributeurs traditionnels qui les animent sont insuffisamment convaincants et/ou convaincus ? Probablement pour un peu des trois...
Reste qu'aussi peu soucieux de digitalisation soient-ils, les MRA sont finalement bien proches de la moyenne générale en la matière. Avec 10,3 % seulement, les six catégories de professionnels la placent collégialement bonne dernière. Alors qu'elle est présentée comme un enjeu majeur pour s'adapter aux nouvelles attentes des consommateurs comme à l'offre des fournisseurs et des têtes de réseau, la digitalisation ne semble pas mobiliser les volontés entrepreneuriales. Dans le détail en effet, elle arrive aussi en 3e position chez les RA2 (12,4 %), les centres autos (16,8 %) et les pneumaticiens (12,2 %).
L'évangélisation digitale a encore besoin de missionnaires...