Ventes de VP en Europe : quand “pénurie” rime avec “profit”
Avec 4,6 millions de véhicules neufs vendus au cours du premier semestre 2022, l’Union européenne enregistre un repli de 14 % par rapport à 2021. Une baisse significative, qui ne met pourtant pas les constructeurs en péril.
Le bilan du premier semestre de l’évolution des ventes de VP sur la zone UE par l’Association des Constructeurs Européens (ACEA) fait état d'un marché une fois de plus dans le rouge. La pénurie de semi-conducteurs, de plus en plus sollicités dans l’auto, a drastiquement affecté les carnets de commandes des constructeurs. Causée par l’épidémie de Covid-19, cette carence devait s’atténuer à la reprise et trouver un rebond cette année. Des espoirs balayés par le conflit russo-ukrainien dès le début de l’exercice 2022.
Stellantis en rouge vif
À - 22,5 % Stellantis engrange la baisse la plus forte des constructeurs sur ce semestre, suivi de près par l’Allemand Volkswagen (- 18,5 %). De même pour BMW-Mini (- 13,7 %), Ford (-14 %) ou encore Renault et Mercedes-Benz (- 8,1%).
Seuls constructeurs à avoir connu une progression sur le premier semestre : le Coréen Hyundai-Kia, avec une hausse de 9,9 %, et le Japonais Honda (+ 18,2 %), malgré une baisse sur un an par rapport à juin 2021.
Par pays, l’Italie enregistre une baisse plus significative (- 22,7%) que ses voisins. La France arrive en deuxième position, avec une baisse de 16,3 % de ses ventes, suivie de l’Allemagne (- 11 %) et de l’Espagne (-10,7 %).
Baisse des ventes, pas des gains
"Il y a quelques années, nous nous sommes positionnés sur un bon rapport qualité-prix. Maintenant, on offre de la technologie de pointe tout en restant compétitifs, et on s'est bien positionnés dans la course aux SUV et à l'électrification", explique Michael Cole, P-DG de Hyundai pour l'Europe, à l’AFP.
Car comme la plupart de ses concurrents, le Coréen ne se trouve pas en si mauvaise posture. Si la conjoncture actuelle a freiné le rebond post-pénurie, elle a au moins eu le “mérite” d’exercer une influence sur les prix au profit des constructeurs. Une fluctuation à la hausse qui leur a permis d’engranger des bénéfices malgré la baisse des volumes. La fin de l’exercice 2022 lèvera le voile sur ceux qui auront profité à plein de cette situation.