Autovision : plaidoyer pour une évolution du métier
Sur Equip Auto comme sur le Mondial de l’Auto, le réseau Autovision s’est voulu le héraut d’une profession en manque de bras, et qui se doit aujourd’hui d’évoluer afin d’accompagner l’évolution technologique du parc roulant…
À l’occasion de la Paris Automotive Week, le réseau de centres de contrôle technique Autovision, qui fête ses 30 ans cette année, avait organisé une vaste opération visibilité. Non seulement il était le seul acteur de son métier présent, mais il s’affichait en outre sur deux stands distincts durant la manifestation : le premier était situé sur le Mondial, pour aller à la rencontre des visiteurs automobilistes du salon grand public ; le second était implanté au cœur d’Equip Auto. Objectifs : porter les messages de la filière, avec des questions d’importance quant à l’avenir même du métier au regard de l’évolution technologique des véhicules. Et susciter des vocations, le secteur étant soumis à de fortes tensions sur le marché du travail, comme tant d’autres métiers des services de l’automobile.
Réformer l’accès au métier
« La réforme du contrôle technique s’est accompagnée d’un durcissement des conditions d’accès à l’emploi depuis l’entrée en vigueur de la directive européenne de 2018 formation initiale (relevée au bac pro). Dans certaines régions, cela a purement et simplement divisé par quatre la base de recrutement des centres de contrôle technique ! La filière estime qu’il manque actuellement 1000 nouveaux opérateurs par an dans nos métiers », rappelle Bernard Bourrier, P-DG de l’enseigne Autovision. Un manque de bras qui pourrait encore s’amplifier, la pyramide des âges et le manque d’attrait du métier ne faisant qu’accentuer le phénomène. Et ce, alors même que la filière ne peut plus s’appuyer sur l’apprentissage ou l’alternance…
Afin de mettre en avant les perspectives du métier, le réseau avait conçu une animation basée sur le futur métier de contrôleur, où l’opérateur disposera de lunettes connectées 3D immersives. Un tournant résolument high-tech qui fait écho aux ruptures technologiques des véhicules récents qui doivent être contrôlés.
Repenser le contrôle technique
Et sur ce point, Bernard Bourrier n’a pas manqué d’interpeller les pouvoirs publics. Quelle légitimité donner en effet à une délégation de service public sensée œuvrer à la sécurité des usagers de la route si les contrôleurs ne peuvent disposer de moyens de contrôle suffisants des nouveaux systèmes embarqués – dont certains participent à la sécurité active comme passive du véhicule ? Si les moyens techniques existent, la réglementation actuelle du contrôle technique ne les prend pas en compte.
Dernier sujet abordé par le P-DG d’Autovision : la mise en place des ZFE et son inévitable impact sur le métier de contrôleur. « L’interdiction de circulation de nombreux véhicules dans ces zones devrait entraîner une baisse d’activité de près de 9 % en moyenne dans nos centres (et jusqu'à 12 % pour certains d’entre eux). Sans un train d’accompagnement économique et social consistant, il va y avoir de de la casse », prédit Bernard Bourrier…