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Les « Bibs » de Michelin en colère contre les « licenciements boursiers »

Jean-Pierre Raynaud
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Michelin Grève

Ils sont venus de Bourges, Joué-lès-Tours, Montceau, Troyes… et bien sûr de Cholet et Vannes pour effectuer le déplacement en Auvergne et rejoindre leurs collègues de Clermont. Ce mercredi 13 novembre, 500 salariés de Michelin ont marché ensemble jusqu’à la place des Carmes-Déchaux, siège du manufacturier où se déroulait une réunion du CSE central extraordinaire. Leur grief : dénoncer les fermetures programmées de Vannes et Cholet. Une journée sous tension placée sous la surveillance des CRS. 

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« Nous voulons que les 1 254 emplois (supprimés en 2026) restent en France et que Michelin garde ses usines ouvertes au lien de faire partir sa production à l’étranger pour engranger des bénéfices. La manufacture a touché presque 100 M€ d’aides publiques et va licencier au profit des actionnaires. Scandaleux ! », se révolte Romain Baciak. Le délégué syndical central de la CGT souligne que « la direction donne 600 € à ces salariés pour ne pas faire grève. Troyes et Blavozy sont déjà en chômage partiel ce qui augure des jours difficiles alors que les sites de production en France assurent 20% du CA, ce qui prouve leur rentabilité ».

Accompagner les salariés

De son côté, Laurent Bador (CFDT) manifeste sa solidarité avec les salariés de Maine-et-Loire et de Bretagne, sans avoir appelé à la grève. « Ils doivent se sentir soutenus face à ce terrible drame. Si nous ne pouvons pas sauver leur emploi, il faut les accompagner pour qu’ils retrouvent un poste. » Parmi les manifestants, deux conducteurs de machine à Cholet, presque vingt ans d’ancienneté, venaient pour la première fois à Clermont-Ferrand. « On nous avait promis d’évoluer et rien ne s’est passé », répondent-ils en chœur, résignés. « Ce qu’on nous propose est dérisoire. » 

Plusieurs délégués syndicaux comme Bastien You, ont témoigné du désespoir des collègues grévistes et des sous-traitants travaillant sur site. Les députées Mathilde Panot et Marianne Maximi ont exhorté le gouvernement à réclamer l’argent public qui sert à licencier. Leur groupe de la France insoumise a déposé une proposition de loi pour interdire les « licenciements boursiers » lorsque des dividendes sont versés aux actionnaires. 

Jean-Pierre Raynaud
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