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Bousculée mais résistante, l’après-vente mondiale maintient sa croissance

Caroline Ridet
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EXADIS Saint-Priest

Atterrissage 2023 en douceur après un décollage supersonique pour l’écosystème après-vente mondial. Avec une météo économique perturbée par l’inflation persistante des coûts et l’instabilité géopolitique, les acteurs de l’aftermarket anticipent une année 2024 incertaine durant laquelle il va falloir naviguer à vue. Un pilotage en finesse d’autant plus compliqué que l’ensemble des acteurs auto doivent préparer leur mutation technologique bicéphale. Agilité au programme. 

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Après un premier semestre 2023 soutenu, le business IAM a été freiné depuis l’été par le ralentissement économique au niveau mondial. En cause : l’inflation des prix (dont toute la chaîne de valeur a profité pour gonfler ses revenus), l’inflation des coûts – dont l’énergie plus compliquée à répercuter – et la hausse de taux d’intérêt, à + 4 points en un an. Évidemment, ces hausses erratiques ont impacté la logistique, les coûts des pièces et des stocks... et la capacité d’investir pour l’ensemble de l’écosystème mondial. Des polycrises à répétition qui arrivent alors qu’industriels et distributeurs doivent investir pour intégrer la montée en puissance des technologies émergentes (électrification, connectivité, digitalisation...). 

Croissance à géométrie variable

Cette activité porteuse mais fragile ne s’est pas imprimée uniformément partout sur 
la planète. Les marchés européens restent dynamiques, quand l’activité USA demeure encore en tension. En Asie, la Chine peine à rebondir du fait de sa sortie (tardive) post-Covid, tandis que le Japon et l’Inde affichent une bonne dynamique. L’Afrique subsaharienne, totalement « trustée » par les équipementiers chinois low cost, reste un marché compliqué pour les industriels occidentaux, moins agiles que leurs concurrents asiatiques. Enfin, le Moyen-Orient – dont plus particulièrement les pays du Golfe et leurs parcs croissants – constitue un futur eldorado pour les industriels premium. 
Au total et selon le cabinet McKinsey, d’ici 2030 l’aftermarket mondial (pièces et services, pneumatiques inclus, prix consommateur) pèsera 1 196 Md€, dont 337 Md€ générés par les marchés nord-américains, 295 Md€ par les Européens... et 233 Md€ pour la seule Chine ! 

L’épée (électrique) de Damoclès

Mais ne nous y trompons pas. Cette dynamique sera encore largement alimentée par les technologies thermiques. Un parc d’autant plus porteur pour la rechange indépendante qu’il devrait continuer de vieillir. De quoi laisser le temps de prendre le virage électrique aux équipementiers, distributeurs et réparateurs. Déjà amorcée en Chine, en Europe (du Nord prioritairement) et au Japon, l’électrification tente l’Inde et les pays du Golfe, mais « patine » encore aux USA. La conversion du parc ne se fera donc pas aussi rapidement qu’escompté par les militants du tout-électrique – politiques, constructeurs, investisseurs et analystes. Car mêmes les industriels « branchés » regardent avec pragmatisme des consommateurs loin d’être massivement convertis aux BEV, encore moins d’être massivement convertibles. Personne ne pense honnêtement pouvoir décarboner le parc en faisant l’économie d’une bonne dose d’hybridation. Si l’évolution s’est amorcée, il n’y aura finalement pas de révolution, inertie du parc roulant oblige...

Caroline Ridet
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