Contrôle technique : eCall et consommation sous surveillance

Caroline Ridet
Image
SECURITEST operateur outil CT

Nouvelle étape dans l’évolution réglementaires du contrôle technique : à partir du 20 mai, les contrôleurs devront vérifier le système d’appel d’urgence et collecter les informations relatives à la consommation de carburant (OBFCM).

Partager sur

Deux nouveaux critères d’état du véhicule, deux objectifs. En intégrant l’eCall aux 136 points de contrôle, il s’agit de rester dans le cadre initial « sécuritaire » du contrôle technique. En revanche, en poussant le curseur vers le contrôle des consommations d’énergie, la réglementation vise à fournir une photographie grandeur nature et objective de la réalité des promesses faites par les constructeurs en termes d’impact environnemental selon les différentes technologies. « Les véhicules évoluant, il est légitime que de nouvelles règlementations viennent renforcer celles existantes », a commenté Laurent Palmier, P-DG de Sécuritest.

Une unique défaillance « majeure » retenue pour l’eCall

Concrètement, sur les treize défaillances possibles du système eCall retenues par le protocole, seule une donnera lieu à une contre-visite : l’absence totale ou partielle d’une partie matérielle du dispositif. Une défaillance du signal GPS ou du dispositif de communication par réseau mobile, une version du logiciel incorrecte et un mauvais fonctionnement des composants audio seront classés dans les défaillances mineures. 
« Le contrôle va permettre d’identifier les véhicules qui devraient être équipés et qui ne le sont pas, et il y en a, mais aussi ceux qui sont inopérants et qui nécessitent une mise à jour dans une concession », décrit Geoffrey Michalak DGA Métiers CT SGS. Sont ciblés les nouveaux types de véhicules neufs vendus depuis 2018 qui ont l’obligation d’être équipés. On peut estimer qu’ils pèsent plus ou moins 5 % du parc roulant, « mais sachant que les véhicules passent leur premier contrôle technique à partir des 4 ans d’âge, les centres ne devraient pas en voir beaucoup dans un premier temps ». Il n’en demeure pas moins que le groupe SGS (Sécuritest et Auto Sécurité) y a formé ses 4000 contrôleurs techniques œuvrant dans les 2000 centres à ses couleurs. L’inspection sera rapide et ne nécessitera aucun investissement en matériel.

La mesure des consommations non sanctionnée

La Commission européenne a officialisé la nouvelle réglementation de mesure automatisée de la consommation de carburant ( OBFCM - On Board Fuel Consumption Montoring) pour tous les véhicules mis en circulation à compter de janvier 2021. C’est donc la Commission qui impose la collecte d'une donnée supplémentaire : la consommation d’énergie. Elle permet d’isoler le ratio consommation totale d’énergie / distance totale parcourue par un véhicule depuis sa mise en circulation. « Seuls les véhicules thermiques et les hybrides rechargeables sont soumis à ce contrôle. Pour les premiers, cela va permettre de vérifier que consommation et émissions sont conformes à ce qui a été déclaré par les constructeurs au moment de l’homologation des véhicules. Pour les seconds, c’est l’usage du véhicule et la réalité de la recharge par les conducteurs qui vont être mis en lumière », note G. Michalak. À partir de mai, seuls les propriétaires de taxi, VTC ou ambulance seront concernés. Et ce n’est qu’en 2025 que la règle sera étendue aux particuliers. 

Il ne s’agit pas d’un point de contrôle supplémentaire, mais d’une évolution de la lecture OBD déjà réalisée. Pas d’investissement nécessaire à la clé, « mais une mise à jour des logiciels » sauf pour les quelques-uns équipés d’un matériel vieillissant qui ont dû les changer. Si techniquement cette collecte ne présente aucune difficulté, elle va légèrement allonger la durée de la prestation par l’impératif d’explications en début de contrôle et à la remise du PV. En effet, pour cause de règles RGPD, le propriétaire du véhicule peuvent refuser la collecte des données – « et là le professionnel devra être vigilant car il devra avoir par écrit le désaccord du propriétaire, d’autant plus s’il n’est pas le conducteur ». Ces données sont immédiatement transmises à l’OTC (Organisme Technique Central) et n’ont pas vocation à être archivées. 
Ces nouvelles obligations pourraient être le bon moment pour certains centres d’augmenter leurs tarifs, histoire de compenser les hausses de coûts subies du fait de la vague inflationniste. 
 

Caroline Ridet
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire