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Défaillances d'entreprises: l'inévitable rattrapage continue...

La Rédaction
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Défaillances d'entreprises 3ème trimestre 2022

Sans surprise, les défaillances d'entreprises continuent de croître: elles atteignaient 34 200 sur 6 mois 2022 et 38 000 en septembre dernier. Mais comme nous sommes encore loin de la moyenne annuelle pré-covid (50 000 à 60 000 défaillances par an) et que s'estompent les effets salvateurs du «quoi qu'il en coûte» de 2020 et 2021, ça ne va évidemment pas s'arranger. Au moins le commerce et la réparation automobiles s'en tirent-ils légèrement mieux que la moyenne nationale...

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«Avec moins de 5 500 défaillances, le niveau de sinistralité du 3ème trimestre 2021 était le plus bas jamais observé en 25 ans. Cet été 2022, 8 950 entreprises ont défailli entre le 1er juillet et le 30 septembre 2022 ; c’est 68,5% de plus qu’un an plus tôt. Une hausse record, jamais observée jusqu’à aujourd’hui. Si l’on ne franchit pas encore le seuil des 10 000 procédures de l’été 2019, le retour aux standards d’avant Covid s’accélère».

Ce constat d'Altares, qui suit trimestriellement le "taux de sinistralité" des entreprises françaises, illustre encore une fois le vieil adage: comme toujours, tout dépend de la façon dont on regarde la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine.

La fin de l'effet "quoi qu'il en coûte"

On peut donc soit s'affoler de voir les défaillances bondir ainsi de +68,5% durant les trois derniers mois, soit une nette accélération après les déjà spectaculaires +49,2 % entre avril et juin... soit choisir de relativiser en se souvenant qu'on assiste aussi à un inévitable phénomène de rattrapage après le bol d'air des PGE et des charges différées. Ces vaccins économiques anti-covid ont presque été trop efficaces : ils ont fait chuter les défaillances d'entreprises à 32 200 en 2020 et même à 28 400 en 2021. L'année normale de 2019 s'était en effet soldée à 52 000.

La fête est donc finie et les entreprises remontent doucement mais sûrement vers leur taux de mortalité habituel. Mais à quelques nuances près. Assez logiquement, ce sont toujours les entreprises de moins de 3 ans qui affichent le plus fort taux de liquidations judiciaires parmi leurs 1 278 défaillances (un record de 81,8% contre une moyenne nationale de 73,9%). Celles qui sont nées juste avant ou pendant le Covid et n'ont pas eu le temps de consolider leurs jeunes fondations...

Les entreprises du Covid en première ligne

Autre signe des temps: comme le trimestre précédent, ce sont les petites entreprises qui enregistrent l'essentiel des défaillances du trimestre, tout particulièrement celles de moins de trois salariés. ces dernières concentrent à elles seules 5 215 des 6 612 liquidations judiciaires du trimestre :

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Altares - 3ème trimestre 2022 tailles d'entreprises
Sauv. : procédure de sauvegarde ; RJ: redressement judiciaire ; LJ: liquidation judiciaire (© Altares) - Cliquez sur l'image pour l'agrandir

 

Rien d'étonnant là non plus. Dans son précédent bilan du second trimestre de l'année, Altares rappelait que l'INSEE a comptabilisé « un record de près d’un million de nouvelles immatriculations pour la seule année 2021 pour 2,6 millions d’entreprises nées en trois ans, dont 700 000 sociétés commerciales ». Au trimestre dernier, 81,6% des 1 278 défaillances des entreprises de moins de 3 ans étaient des liquidations judiciaires. Un record...

Commerce et réparation auto encore épargnés

La filière de l'auto résistent pour sa part plutôt bien. Que l'on regarde les 2 096 défaillances du trimestre dernier tous commerces confondus ou les 8 950 de l'ensemble des entreprises françaises, les "seulement" 430 défaillances du commerce et de la réparation (sur quelques 60 000 entreprises du secteur) n'ont en fait encore rien d'affolant, ni en nombre, ni en pourcentages...

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Altares - 3ème trimestre 2022 commerce & réparation
Sauv. : procédure de sauvegarde ; RJ: redressement judiciaire ; LJ: liquidation judiciaire (© Altares) - Cliquez sur l'image pour l'agrandir

 

La Rédaction
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