Maintenance électrique : les MRA doivent encore convaincre

Caroline Ridet
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BERNER-ELECTRIQUES-HYBRIDES

S’ils s’octroient 62 % du business après-vente dans l’Union européenne, les ateliers indépendants doivent encore convaincre lorsqu’il s’agit de prestations techniques… et a fortiori en matière de technologie électrique. 

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ETUDE EUROPE RBERGER popularité MRA

Une récente étude Roland Berger met en évidence que 56 % des conducteurs européens de VE ne s’adressent pas aux ateliers indépendants pour des considérations de supposés non-connaissances techniques suffisantes. Et cela alors même qu’à en croire l’étude, 76 % des réparateurs interrogés déclarent être en capacité d’intervenir sur l’ensemble des problèmes que pourraient rencontrer une version électrifiée, pour 16 % admettant ne pouvoir réaliser que des opérations basiques de maintenance et à peine 8 % se déclarant inaptes sur le sujet !

Les e-conducteurs encore attachés aux réseaux de marque

Enfin la même étude pour la France fait ressortir qu’à peine 36 % des conducteurs ont fait confiance aux indépendants pour des interventions complexes en 2023 (c’était 6 points de plus en 2022). 

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ANFA GiPA Nbres entrées ateliers VE 2023

Une photographie confirmée par une autre étude, en l’occurrence du GiPA en 2023 pour l’ANFA, qui mettait en évidence que les ateliers des concessionnaires conservaient la main sur le parc électrique en déclarant avoir réalisé 100 entrées ateliers pour l’entretien d’un VE sur douze mois, vs 43 pour les agents de marque et 36 pour les ateliers multimarques. Dans cette dernière catégorie, centres autos, spécialistes et fast-fitters damaient alors le pion aux MRA, même sous enseigne, dont 46 % avouaient ne jamais prendre en charge ces véhicules. Il reste donc encore du chemin à parcourir pour convaincre les conducteurs de confier leur VE à un indépendant.

Neuf Français sur dix pas prêts à s’électrifier

75 % des Français considèrent aujourd’hui l’automobile comme un luxe. C’est ce qui ressort de la dernière étude OpinionWay pour Aramisauto. Autant dire que les tarifs actuels des VE ne poussent pas l’automobiliste, en quête d’astuce pour réduire sa facture « auto », à gonfler le parc, et donc le terrain de jeu des acteurs de l’après-vente. Dans ce contexte, pas étonnant qu’à peine 10 % des 2000 Français interrogés par l’étude du spécialiste VO appartenant à Stellantis pourraient opter pour un modèle électrique, y compris les ménages modestes. Reste que ces derniers sont 2 % de moins à envisager cette option comparé à l’an passé. Ce ratio monterait à 36 % en y incluant les hybrides, contre 57 % qui resteraient en thermique.

Si près de huit répondants sur dix considèrent que les aides à l’achat d’un véhicule ne devraient pas concerner uniquement les VE, 71 % reconnaissent que cela les déciderait à s’électrifier (4 points de plus pour les ménages modestes). Enfin, 33 % des répondants déclarent que l’offre de leasing social pourrait les encourager à sauter le pas (37 % pour les plus modestes, mais en recul de 5 points vs 2023). Enfin, si la grande majorité des Français voient comme un danger la déferlante de VE chinois, pensent qu’elles sont coûteuses (63 %) et difficiles (55 %) à entretenir, la moitié des personnes interrogées considèrent cependant que c’est une solution économique pour passer à l’électrique !

Caroline Ridet
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