L’ONG Transport & Environment plaide pour la norme Euro 7

Caroline Ridet
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Alors que l’écosystème comme certains pays voudraient ralentir l’arrivée de la nouvelle norme environnementale à Bruxelles, une récente étude Transport & Environment montre que la norme Euro 7 aura un impact significatif sur la qualité de l’air.

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Une nouvelle analyse de T&E, réalisée par Air Quality Consultants, démontre qu’avec une norme Euro 7 robuste, l’UE pourrait réduire d’environ 50 % la pollution au dioxyde d’azote due au transport routier d’ici à 2035. « Cela se traduirait aussi par une diminution de 24 % des concentrations de NO2 toxique dans les lieux les plus pollués de cinq métropoles européennes – Bruxelles, Madrid, Milan, Paris et Varsovie – d’ici à 2035 », précise l’étude. Un argument qui bat en brèche l’un des principaux arguments avancés par l’industrie automobile qui plaide que la norme Euro 7 n’améliorerait pas de manière significative la qualité de l’air.

L’étude propose également un rehaussement des limites de la pollution liée aux freins qui permettrait de réduire rapidement la pollution par les particules. Une limite de 3 mg/km dès 2025 (au lieu de 7 mg/km comme proposé par la Commission) réduirait la pollution par les particules de frein de 34 % dès 2030 (contre 19 % avec la limite proposée), et de 55 % en 2035 (contre 34 %).

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Bataille de coûts induits

« La technologie permettant de réduire considérablement la pollution toxique des gaz d’échappement est déjà là. Selon la Commission européenne, elle ne coûterait en moyenne qu’environ 200 € par voiture tout en apportant des avantages majeurs en matière de santé publique. Les constructeurs automobiles européens continuent de prétendre que la norme Euro 7 est inabordable, alors qu’ils ont réalisé l’année dernière des bénéfices records de 64 Md€ », explique Diane Strauss, directrice de T&E France.

Un contre-point apporté par l’ONG suite à une étude sollicitée par l’ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles) chiffrant les surcoûts induits par le projet de norme Euro 7 : 11 707 € pour les véhicules industriels et pour les VP et VUL 1862 € en version essence et 2629 € pour les diesel ! 
 

La fronde s’organise

Mobilians rappelle que cette étude intervient alors que la fronde de huit pays, dont la France, s’oppose à l’introduction de la nouvelle norme Euro 7. Les États-membres (Italie, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Hongrie, Pologne, Bulgarie) s’opposent à « toute nouvelle règle sur les gaz d’échappement – y compris de nouvelles obligations sur les conditions de tests ou de nouvelles limites d’émissions – pour les voitures et les utilitaires légers ».

La présidence suédoise a présenté un nouveau projet de compromis sur le texte Euro 7 en proposant notamment que le plafond des émissions d’oxyde d’azote (NOx) pour les véhicules dont le poids est compris entre 2,65 et 3,5 tonnes passe à 125 mg/km au lieu de 75 mg/km. La présidence propose aussi des délais de mise en œuvre plus longs. Cette nouvelle position irait dans le sens du groupe des huit États membres, dont la France, qui souhaite baisser les ambitions de la Commission.

Voir dans quel sens iront les débats qui doivent reprendre avec la présidence espagnole dès le 1er juillet 2023.
 

Caroline Ridet
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