Aniel : « Maintenir son activité, c’est sortir plus fort de la crise »

Girault Nicolas
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Le spécialiste de la pièce de carrosserie alternative n’a jamais cessé son activité depuis le début du confinement. « Depuis le départ, je pense que nous vivons des évènements graves. Ce n’est donc pas le moment de fuir ! Le défi est de tenir tout au long de la crise et de limiter la casse en termes de coûts », précise Vincent Belhandouz, président d’Aniel.

Le distributeur et animateur de la MarketPlacebyAniel (ouverte aussi à ses concurrents) adresse un message d’encouragement à ses clients. « Beaucoup de professionnels – grossistes et réparateurs – hésitent à reprendre ou à maintenir leurs activités. Je veux les encourager à ouvrir un service minimum, en appliquant les gestes barrières… Il s’agit de choisir entre le petit risque de rester ouvert et le gros risque de rester fermé. Car l’État n’est pas magique et ne pourra pas dédommager tout le monde. En maintenant leurs activités, distributeurs et carrossiers seront plus forts à la sortie de crise. »

Le dirigeant d’Aniel livre même quelques pistes concrètes pour aider les carrossiers. « En reprenant leurs activités, ils peuvent recontacter tous leurs clients ayant annulé leur rendez-vous et leur proposer de réparer leur voiture pendant qu’elle ne roule pas. C’est le moment de chercher du business… Et en attendant la reprise, ils ont un peu de temps pour faire du rangement et réaliser de petits travaux dans l’atelier. Dans tous les cas, les concessionnaires vont rouvrir leurs portes et ils devront être prêts à ce moment-là », affirme-t-il.

Le distributeur est parfaitement conscient de la situation vécue par les réparateurs. « Le confinement a créé un vent de panique. Certains clients carrossiers ont subi l’annulation de 90 % de leurs rendez-vous prévus. Par ailleurs, les assureurs suspendent le traitement des dossiers de sinistre jusqu’au 15 avril et n’envoient plus d’experts sur le terrain. Mais surtout, la fermeture des concessions a coupé du jour au lendemain leur appro en pièces. Sur notre plateforme en ligne, dès le premier jour du confinement, nous avons vu tous leurs comptes se fermer, grands groupes de concessionnaires en tête… Puis après quelques jours, seuls Distrigo et Renault Retail Group ont rouvert en mode dégradé. Aussi, si les petits carrossiers sont souvent restés ouverts, les plus gros – qui passent moins de temps dans l’atelier et paient davantage de salariés – se sont mis plus tôt en chômage partiel », observe-t-il.

Contacté juste avant l’annonce du confinement, Vincent Belhandouz nous avait déjà décrit comment Aniel avait adopté les gestes barrières bien avant le début de la crise et mis en place toutes les précautions contre la propagation de l’épidémie, parmi ses salariés et ses clients. « Aujourd’hui, je n’ai pas l’impression d’envoyer mes employés au casse-pipe en leur demandant de venir au travail », affirme-t-il. Côté organisation, « nous avons adapté nos équipes à la situation. Dès le jeudi, nous n’avions plus d’administratifs au siège. Nous avons passé certains salariés en chômage partiel ou en télétravail (membres des services achat, marketing, relation clientèle…). Les autres sont sur le pont, pour gérer les clients ouverts. Seule reste sur site l’équipe logistique. »

Il dresse le bilan des quinze premiers jours d’état d’urgence sanitaire. « Nous avons perdu 70 à 75 % de notre activité depuis le début du confinement. Le mardi, premier jour du dispositif, elle a diminué de moitié. Le jeudi et le vendredi nous sommes descendus à 20 %. Néanmoins, le marketing ciblé a fait savoir que nous restions ouverts. Depuis la deuxième semaine, l'activité reprend, atteignant 25 à 30 % du niveau d’avant le confinement. »

L'abandon du terrain par certains distributeurs et concessionnaires lui ouvre des perspectives. « Avec la fermeture des distributeurs de peinture, nous avons par exemple enregistré un bon ratio de commandes de consommables et d'apprêts. Notre objectif est désormais de capitaliser sur la relation de confiance qui s'installe pendant cette période avec nos clients. Sur notre place de marché en ligne, nous avons vu beaucoup d’inactifs se réactiver. Tandis que les ouvertures de nouveaux comptes se poursuivent au même rythme que d’habitude. » Et de fait, il gagne de la clientèle chez les réparateurs restés ouverts. Resteront-ils fidèles ? C’est tout le défi d’Aniel.

Dernier message : « Nous n’avons jamais eu un stock aussi important. Celui-ci a gonflé à la fois à cause de la baisse d’activité… Mais aussi parce que nous n’avons pas annulé certains approvisionnements, à la demande de nos fournisseurs – italiens notamment. Nous sommes donc prêts à répondre aux besoins de tout le monde. »

Girault Nicolas
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