Après-vente : la distribution concentre ses forces

Muriel Blancheton
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La consolidation du marché s’est précipitée chez les distributeurs de pièces, particulièrement depuis l’arrivée de LKQ en Europe en 2011 avec le rachat du britannique Euro Car Parts. Rien ne semble rassasier la voracité de l’américain qui a avalé 300 entreprises dans le monde en sept ans dont 54 en Europe. Un marché « attractif car fragmenté de manière incroyable. Un cumul d’opportunités permettant de se développer pour devenir le leader d’un territoire constitué d’entreprises très variées », rapporte ainsi Andy Hamilton, lors des 10e Rencontres Internationales du Gipa. Des différences entre entreprises à tous les niveaux et qui promettent au patron des ventes de LKQ Europe des moments « funs » à l’heure d’intégrer tous ces business ! « Mais nous avons toutes les forces combinées pour créer de vraies synergies, avec nos pièces et nos services, nos marques privées... » Se profilent ainsi de vraies économies d’échelle basées sur la mutualisation, mais sont-elles si faciles à placer au cœur de structures aussi éparses, géographiquement et culturellement ? Non, répond d’emblée Stéphane Antiglio, président de PHE. « C’est pour cela que nous nous sommes recentrés sur des pays frontaliers pour être sûrs de réussir nos synergies (vente en 2017 d’AD Pologne à l'italien Rhiag, lui-même filiale de LKQ Europe). Autre point, nous attendons que les entreprises intégrées soient en ligne avec nos valeurs car il ne s’agit pas uniquement d’une opération financière avec des dividendes à la clé. Le management et la gestion des ressources humaines sont des facteurs très importants car nous sommes sur des métiers de services. Notre objectif est de jouer un rôle significatif dans chaque pays en étant le leader ou le deuxième. Et il y a encore de belles opportunités en Europe, territoire encore très fragmenté. »Côté constructeurs, Sylvain Charbonnier, le directeur du commerce et du marketing après-vente au sein du groupe Volkswagen AG, rappelle que toute synergie passe avant tout par le respect des stratégies de chaque marque. « Et nous en gérons douze ! (Volkswagen, Audi, Seat, Skoda, Lamborghini…), avec des exigences différentes. Il est donc impératif de construire une gouvernance solide consolidée par une politique commune en logistique et en SAV, et adaptée à chaque structure de marché selon les pays. Pour un constructeur, l'enjeu est de s'assurer que le client reviendra avec son véhicule acheté chez lui pour assurer son entretien. » Autre témoin de cette concentration ancrée Christophe Musy, vice-président Pièces et Services PSA Aftermarket, rappelle que les synergies existent depuis fort longtemps au sein de son groupe avec Peugeot, Citroën, DS et à présent Opel. Et preuve que la mutualisation est possible, il souligne les 40 hubs Distrigo développés en Europe en un temps record depuis deux ans, fusionnant la distribution des pièces d’origine, pièces équipementiers et MDD, afin d’être « plus présents et plus puissants face à des concurrents très actifs. » Pour ce dernier, la gestion de la pièce multimarque avec Distrigo combinée avec le réseau de réparation Euro Repar Car Services est un pilier fondamental de cette réussite. « C’est ce qui nous permettra d’être le Numéro Un dans le monde. »Muriel Blancheton
Muriel Blancheton
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