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Après-vente : les réseaux de marques pourraient reprendre la main

Muriel Blancheton
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Un marché en 2025 en légère baisse de 0,5% en volume, mais en progression de 1,6% en valeur (hors collision) estimé à 14 Md€, comparé à 2016 : ce sont les dernières projections de TCG Conseil dans son analyse sur l’évolution de l’après-vente, commanditée par le CNPA. Les experts du cabinet ont recalibré l’étude en prenant en compte la fiabilité croissante des VN mis à la route, l’entrée en atelier prévus des véhicules électriques et hybrides, soumis aux mêmes contrôles de maintenance que les thermiques, l’impact du contrôle technique (+8% de contre-visites), et quelques retournements de tendance comme la hausse du parc circulant (33, 2 millions de VP/ VUL, dont 10% de motorisations alternatives) par l’effet des primes à la reconversion, sa modification (53% en Essence, 36% en Diesel), un kilométrage moyen annuel en hausse de 1,6% à 13 500 kilomètres du fait de son rajeunissement, et la normalisation de l’entretien annuel poussée par les constructeurs pour multiplier les points de contact avec le client. « Tous ces facteurs n’impactent pas de la même manière tous les acteurs. Les contrats d’entretien vendus dans les réseaux de marques ont un effet fidélisant au moins jusqu’à la 5e année de détention par exemple. De même, l’introduction des VE et des VHE induisent moins d’opérations de réparations mécaniques, sauf pour les pneumatiques », préviennent Thomas Chieux et Christophe Guillaneuf (TCG Conseil). Ainsi, sur un marché entretien-réparation (VP+ VUL) estimé à 14 Md€ HT, le prix moyen d’une entrée atelier s’élèverait à 280 € HT (+2%)*, et le montant annuel moyen par véhicule s’élèverait à 354 €HT/ an.
  • Le nombre d’entrés atelier passerait de 50,3 à 50 millions (-0,5%)
  • En volume, le marché de l’entretien devrait croître de 4,3% et de 0,9% en valeur
  • La réparation chuterait en volume de 11,5% mais prendrait +1,6% en valeur (taux de fiabilité)
  • Le pneumatique gonflerait en volume de 2,3% et de 3% en valeur
Certains facteurs seraient plus favorables au canal indépendant (réglementation européenne, utilisation du digital/ Internet), quand d’autres bénéficieraient aux réseaux de marques comme la télématique, le contenu technologique du véhicule et les produits fidélisant. « C’est un élément structurant pour le concessionnaire. Les prévisions de pénétration pour un produit de location avec contrat de service et les contrats d’entretien sont de 50% en 2025 contre 35% en 2016 ! De même, les réseaux ont fait des efforts sur leurs prix. »
  • En volume, la part de marché des réseaux de marques seraient de 42,6% soit +2,2% mais stagnerait en valeur à 46,8%
  • Les centres autos, la réparation rapide et les acteurs du pneu détiendraient 27, 8% en volume et 24,2 % en valeur
  • Les MRA avec et sans enseigne détiendraient 26,7% du marché en volume et en valeur (stable)

Attention, si la rupture technologique est un effet d’aubaine pour les réseaux de marque, Christophe Guillaneuf temporise en soulignant la résilience des réseaux indépendants et le transfert naturel de la clientèle après cinq ans. « Les parts de marchés de chacun seront liées à leur capacité d’absorber les volumes. Il y aura peut-être moins d’ateliers mais ils seront plus gros. Les hypothèses sur l’évolution du nombre d’acteurs varient : léger recul du nombre de concessionnaires, des agents stabilisés par la volonté des constructeurs de maintenir leur maillage de proximité ou transférés vers des enseignes multimarques indépendantes (conservation de leur clientèle), et des MRA basculant vers des enseignes. »
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Second volet de l’étude, le marché de la réparation collision, prenant en compte le développement des systèmes d’aides à la conduite. En 2025, TCG Conseil estime à 36% le parc automobile équipé de systèmes tels que le freinage automatique d’urgence (Adas), entraînant par conséquent une baisse de 15% du taux d’accidents. En revanche, la pénétration du véhicule autonome de niveau 4 et plus reste très faible, inférieure à 0,5%. « La structuration du parc va changer avec un poids plus fort des assureurs (on passe de 70 à 72%) dans la gestion des réparations et multipliant de nouveaux contrats (tous risques, formules de mobilités, packs tous compris…). Les chocs sévères devraient diminuer de 31 à 25% par l’influence des Adas, de la baisse des vitesses et de la hausse des contrôles. Enfin, le nombre de VEI augmenterait de 13 à 16%, du fait du contenu technologique et du coût de la réparation. »
  • Baisse de 12% entre 2016 et 2025 en volume des opérations de réparation collision (6,5 millions) : -16% en carrosserie et – 6% en bris de glace
  • Baisse de 3,5% en valeur de ces opérations à 7,1 Md€ : - 11% en carrosserie, +26% en bris de glace et + 2,2% pour la recalibration des Adas

Enfin, TCG Conseil s’est penché sur l’impact du véhicule connecté. Sur les 1600 automobilistes français, 70% accepteraient de se rendre chez le réparateur à qui l’information a été transmise. Mais les taux de conversion chuteraient de 25% à 44% selon le type d’opération à effectuer : pré-contrôle, risque de panne ou panne, remplacement de pneumatique, réparation mécanique, révision. Et si 58% seraient prêts à payer pour accéder à des services liés à la connectivité de leur véhicule hors SAV (conciergerie…), les moins de 30 ans restent les plus favorables sur le principe (74%). La gestion de la donnée reste encore un point à creuser car la crainte d’une utilisation malveillante ou trop commerciale freine les ardeurs. Cela peut justifier qu’à l’heure actuelle, le tiers de confiance reste le constructeur dans la gestion des données du véhicule avec 21% environ de répondants favorables, contre 15% pour le concessionnaire et 10% pour le réparateur indépendant.*clientèle particulière et professionnelleMuriel Blancheton
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