« Les répercussions de la crise financière de 2017 sont désormais surmontées », a assuré Thomas Vollmar, le président d’ADI, lors du sommet qui s’est tenu au printemps dernier. Les 600 adhérents ont généré une progression de 15 % du volume d’achats via le groupement. Une croissance pour moitié organique, tandis que l’autre moitié est le résultat des politiques d’acquisition de certains des membres. Le champion des consolidateurs a été PHE (ex-Autodis), qui a renforcé ses positions en Belgique et en Italie, suivi de PartsPoint Group qui a accéléré les intégrations hollandaises et les acquisitions belges. Enfin, à l’est de l’Europe, certains membres ADI ont procédé à des acquisitions d’acteurs régionaux.
Résister à l’envahisseur…Une course à la taille critique face à la déferlante des géants américains de la pièce de rechange sur le terrain de jeu des membres ADI. Ainsi en Allemagne, les acquisitions de LKQ et GPC ont commencé à donner leurs premiers effets concrets. « Au cours des dix-huit derniers mois, Carat a perdu huit entreprises partenaires représentant un volume d’achats d’environ 70 M€. » Le patron de Carat, mais aussi président d’ADI, a donc décidé de livrer via son méga-entrepôt central en leur donnant accès à des conditions mutualisées à des grossistes de taille moyenne (même hors groupement) logistiquement isolés, et se demandant si la seule solution était de vendre. Et en 2018, la structure pilotée par Thomas Vollmar va ouvrir sa plateforme Internet d’intermédiation pour réorienter les automobilistes et les flottes vers des ateliers partenaires. « Des projets similaires sont également déployés par AD Auto Total en Roumanie, Autodistribution France ou encore AD Parts en Espagne. »
… et reprendre la mainAutre dispositif de défense : Intergroup, la coentreprise créée par les organisations françaises et espagnoles. En Suède, le partenaire ADI a inauguré un entrepôt central XXL et enfin AD Belux piloté par PHE a clairement passé la vitesse supérieure. « Le signal est clair : nous reprenons la main » La globalisation des forces via 1Parts, co-structure montée en 2014 avec l’Américain The Group, permet de partager aujourd’hui quatorze fournisseurs. Se muscler est un impératif. « Aucune entreprise ne semble convaincue d’avoir seule les épaules suffisamment larges pour relever les défis du futur. » Un commentaire qui dépasse la simple concentration de la distribution et fait allusion à la reprise de Federal-Mogul par Tenneco après celle de TRW par ZF. « Tout devient plus grand, plus complexe, alors que d’autre part, un commando de start-up piaffe déjà d’impatience à l’idée de faire irruption sur notre marché et de tout y chambouler rapidement avec des modèles commerciaux totalement inédits. » Et à cela s’ajoute la future mutation du parc, la connectivité. « En 2009, le défi nous semblait alors presque insurmontable et personne ne pouvait prédire jusqu’où nous emmènerait vraiment la chute. Aujourd’hui, nous pourrions être tentés de penser que ces craintes étaient clairement plus triviales et plus simples que les défis actuels autrement plus complexes. » Stimulant !Caroline Ridet