[Atlas Europe] Christophe Idelon, NTN SNR : "Renforcer nos liens avec les groupements internationaux"

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Avez-vous subi des ruptures en usines pour alimenter l’IAM ?

Christophe Idelon : Nous avons seulement cessé nos livraisons pendant une semaine, le temps d’installer le protocole sanitaire pour les équipes. Pendant le confinement, nous avons continué la production, voire rouvert des lignes spécifiques pour répondre aux besoins du marché. Dès juin, nous avions le stock et la disponibilité. La période a été compliquée quoi qu’il en soit, car nous démarrons chaque année fiscale en avril. A ce moment, la planète entière était à l’arrêt. Finalement, en septembre, nous avons retrouvé nos niveaux mensuels avec le redémarrage progressif des activités, notamment en Chine. En 2019, sur un marché contracté, nous avons réalisé un CA IAM de 176 M€ en Europe. Il est probable que nous retrouvions nos niveaux dès 2022. Pour 2020, toutes activités confondues, nous devrions terminer l’année fiscale à - 15 % au niveau mondial.

Quelles failles avez-vous observées pendant cette période ?

C. I : Le mono-sourcing en premier lieu : les approvisionnements sourcés sur une zone unique, la Chine en l’occurrence, sont dangereux et ont montré leurs limites. Le manque de culture de stock en second lieu. En rechange, le stock est la clé de voûte du business, ce n’est pas un mystère. Nous avons 72 usines dans le monde dont une grande partie en IAM en Europe. C’est ce qui a permis d’éviter tout risque potentiel. Néanmoins, cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir à des solutions pour se prémunir. Nous avons défini de nouveaux outils pour mieux appréhender la gestion du stock et la logistique. Nous ne sommes pas dans la réduction. Nous travaillons en revanche à la réorganisation des stocks régionaux. Nous avons notre dépôt central français qui couvre l’Europe, mais nous planchons sur la possibilité de répartir différemment ce stock.

Quels sont les gisements de croissance pour SNR ?

C. I : Géographiquement, nous sommes déjà présents en Asie-Pacifique et en Amérique Latine, mais nous pouvons encore nous y renforcer. L’Afrique est toujours un axe de développement fort en rechange, et nous y travaillons. Entre autres avec Nexus qui a ouvert la voie des groupements internationaux sur ce territoire. C’est un appui pour développer ces nouveaux business chez NTN-SNR. D’ailleurs, sur le sujet des ITG, nous avons créé un poste de responsable international avec Pascal Langer à sa tête (passé par TMD Friction et Temot International). Nous développons le business en rechange avec ces groupes dans les différentes régions du monde, en relais avec les équipes commerciales locales. A ce titre, nous avons clairement changé de braquet. Nous devons élargir notre empreinte en rechange en Europe. C’est un travail en cours, en relation avec le Japon. En 2021, nous lancerons une nouvelle feuille de route, un plan sur trois ans, dans lequel figure un pan entier dédié à la rechange indépendante, les ITG, le commerce… Il y a une vraie volonté de se développer sur l’aftermarket.

Comment l’IAM peut-elle sortir encore plus forte de cette situation ?

C. I : En restant agile comme elle l’a toujours fait ! Et je pense que cette agilité et cette résilience dont on parle souvent doivent à l’avenir s’appuyer sur une meilleure connaissance des parcs et de leur évolution dès la première monte pour qu’elle s’adapte encore mieux et plus vite en rechange.

Qui pourrait débarquer en Europe et poursuivre le jeu de la concentration ?

C. I : On peut imaginer qu’O’Reilly ou Auto Zone puisse s’intéresser au marché européen. En revanche, le terrain est déjà bien occupé, et le ticket d’entrée est conséquent. Il faut voir l’évolution des groupes sur le territoire. La crise favorisera peut-être une nouvelle percée… J’imagine plutôt un acteur venant du digital pour débarquer en Europe.

Muriel Blancheton

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