[Atlas Europe] Fotios Katsardis (Temot) : «2021 devrait être une excellente année »

, mis à jour le 31/03/2022 à 16h05
Le P-DG du groupement Temot International fait le bilan de l'année 2020 et regarde vers 2030 en passant par 2021. Défis à l'horizon pour l'après-vente européenne avec un écosystème résilient.
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Quel bilan 2020 ?

Fotios Katsardis : Le groupe finit l’année avec 90 actionnaires pour un CA consolidé de 11 Md€, dont 2,2 Md€ venant des véhicules industriels. Notre actionnariat reste très homogène, basé sur des entreprises familiales de taille moyenne partageant les mêmes forces, la même philosophie. Tous soumis aux mêmes forces concurrentielles souvent défavorables. Notre modèle ne se concentrant que sur un nombre très limité de membres par pays, notre développement ne peut pas passer par l’acquisition d’actionnaires géants. Notre voie est celle de la coopération étroite avec nos fournisseurs.

En 2020, vous avez rallié des acteurs en Argentine, Paraguay, Espagne (Recalvi) et Portugal...

F. K. : Il faut ajouter l’Équateur, le nouveau format en Russie mais aussi les ajouts au réseau chinois ainsi que notre nouveau groupe en Autriche. Un certain nombre de développements doivent encore être divulgués début 2021.

Quelle sortie de crise pandémique ?

F. K. : Les pays qui ont opté pour des mesures sévères et des confinements ont perdu un à deux mois de ventes. D’autres, comme l’Allemagne ou la Pologne, n’ont subi aucun effet et ont même généré de la croissance. Dans l’ensemble, nous serons très heureux si nous clôturons cette année avec -10% sur la vente.

Comment voyez-vous 2021 ?

F.K. : L’incertitude se poursuivra au cours des six prochains mois, avant un retour à la croissance. Parallèlement, une nouvelle vague de consolidations s’accompagnera d’une politique de prix agressive. Je suis optimiste sur le fait que nous allons avoir une excellente année... 99 % des 30 000 entreprises de l’UE travaillant sur le marche secondaire sont des petites et moyennes entreprises qui se portent bien. Leur proximité avec les garages est un atout qui leur fait gagner des parts de marché face aux multinationales.

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Vous parlez de 36 % de la croissance via les nouvelles technologies d’ici 2030. Ne craignez- vous pas que la rechange indépendante se fasse doubler par la sphère des constructeurs ?

F.K. : Cela pourrait même être plus. Et bien sûr nous sommes tous concernés. L’électrification, la conduite autonome, la connectivité sont des leviers extrêmement puissants pour les constructeurs. Avec au cœur du système la data qu’ils refusent de partager. C’est le plus gros cheval de Troie de tous les temps et la plus grande menace dans l’histoire de l’entretien auto. Il faut que les législateurs interviennent pour éviter un dangereux déséquilibre. Pourtant, nous constatons une grande ignorance de ce côté et une industrie puissante politiquement et économiquement qui tente d’étouffer le consommateur final.

Comment arrive-t-on à une croissance de 53 % du business après-vente (estimé en 2020 à 800 Md$) à l’horizon 2030 ?

F.K. : La majeure partie de cette croissance proviendra des services de mobilité, selon les analystes. Uber a peut-être mis les taxis dans une position difficile, mais cela a créé un énorme marché supplémentaire. Les nouveaux produits et services, mais surtout les pays en développement généreront cette croissance de l’après- vente qui dépassera les 1 000 Md$ d’ici 2030. Jusqu’à cette date, l’électrification aura peu d’impact.

Caroline Ridet

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