Zepros : Comment Alliance Automotive Group se positionne-t-il sur l’échiquier européen 2018 ?
Jean-Jacques Lafont : Le groupe a totalisé 2,4 Md€ de facturation (45 % en France, 40 % en Grande-Bretagne et 15 % en Allemagne). En Pologne, nous avons pris le contrôle du groupement d’achat Groupauto mais n’avons pas encore réalisé d’acquisition. Pour l’instant, nous observons ce marché difficile. Globalement, notre politique d’acquisition n’est pas d’acheter des leaders du marché, mais d’ajouter des briques les unes aux autres en achetant des structures plus petites.
En Grande-Bretagne, vous avez notamment repris Platinum International Group qui est une structure importante (65 M€ de CA annuel), et surtout un de vos fournisseurs…J.-J. L. : Cela entre dans la même logique que le rachat en 2016 du Britannique FPS. Outre le fait d’être logisticien, il nous donnait également accès à Apec, un spécialiste freinage, et à BTN, distributeur et rénovateur de turbos. Platinum s’inscrit dans cette stratégie de se doter de spécialistes de produits compliqués (comme la batterie). Dans un premier temps, cela va nous permettre de déployer une belle offre batteries à nos clients britanniques. Ensuite, la réunion de FPS et de Platinum devrait nous aider à mieux pénétrer le marché.
AAG est-il acteur du rapprochement de deux distributeurs espagnols Groupauto ?J.-J. L. : Non, nous ne sommes pas intervenus dans la décision de Pena et Coll de créer une communauté pour unifier leurs achats. Mais nous applaudissons cette initiative qui ressemble à un embryon de consolidation locale. Si le marché espagnol est intéressant, AAG ne peut pas y entrer en rachetant une petite structure. Nous regarderons avec intérêt lorsqu’un ensemble représentera au moins 200 M€. On attendra donc que le marché se soit consolidé.
Quel est votre programme 2019 sur l’Europe ?J.-J. L. : Nous allons poursuivre notre développement en Allemagne comme en Grande-Bretagne où nous avons déjà réalisé seize acquisitions. C’est un marché sur lequel nous aurons de belles opportunités, sachant que l’acquéreur de référence (ECP/LKQ) est tellement implanté qu’il devrait être moins actif sur les rachats !
Vous renforcer en Grande-Bretagne, mais quid du Brexit ?J.-J. L. : Je n’en sais pas plus sur le sujet que Theresa May (Premier ministre du Royaume-Uni), qui me semble elle-même dans l’expectative ! [N.D.L.R. : interview réalisée mi-novembre]. Reste que Brexit dur ou accord, cela ne touchera que des sujets logistiques et comptables. En tout état de cause, AAG restera acteur du marché britannique.