[Atlas Europe] Le coronavirus gèle la mutation du marché peinture européen

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« 2020 aurait été une année passionnante, si le Covid ne l’avait pas perturbée. Notre activité réparation du premier trimestre a démarré avec d’excellents résultats partout en Europe », regrette Josep Guiro, directeur commercial AkzoNobel France et Iberia. « Sur plusieurs marchés nos distributeurs se préparaient à investir dans leur développement, leurs installations ou pour améliorer leurs services. Cette bonne humeur économique a été soudainement interrompue.» Un constat partagé par tous les fabricants de peinture. Entre eux, les projets d’acquisition plus ou moins agressifs observés ces trois dernières années* ont été mis en sommeil.

Les observateurs affirment cependant qu’Axalta reste sur le marché. Les « grandes marques » seraient trop nombreuses face à la baisse de sinistralité. Mais il reste de la place en Europe occidentale pour les acteurs proposant des produits de qualité à moindre coût. Cela pousse les grands fabricants à proposer des gammes dédiées à contrer les « marques B » comme General Paint, Lechler, Sinnek, etc.

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La crise Covid a aussi gelé la concentration des distributeurs – souvent dominée par les multigénéralistes pièces au détriment des spécialistes peinture–entamée ces dernières années dans de nombreux pays. Au second semestre, « les ateliers étant la plupart du temps fermés et les populations confinées, la majorité des acteurs du marché a connu un sévère trou d’air. Mais aux déconfinements, l’activité est repartie à la hausse », résume Fabien Boschetti, directeur mondial du marketing auto BASF.

Reste que pour lui, les distributeurs les moins compétitifs vont sortir fragilisés de la crise. « Les plus performants profiteront de la digitalisation de la relation commerciale et de la gestion des stocks et des en-cours clients pour se réinventer et se renforcer », prévoit-il.

« Le principal défi pour les entreprises est maintenant d’exploiter leurs capacités, leurs liquidités et leur souplesse pour s’adapter à un environnement économique en mutation comme jamais auparavant », complète Josep Guiro. A contrario, ceux qui ressortiront affaiblis de cette crise, peinant à s’adapter aux mutations de la réparation (rapides et digitalisées), feront des proies faciles.

« La distribution européenne s’internationalise. Alors que les distributeurs étaient très locaux, nous voyons de plus en plus d’acteurs s’implanter dans plusieurs pays. Ce sont souvent des multigénéralistes qui étendent leur géographie en achetant des entreprises locales », précise Fabien Boschetti. Le dégel du marché pourrait donc voir les Sud-Européens accélérer le démarrage de leur concentration. Celle-ci pourrait encore se renforcer en France, Allemagne…où les modes de distribution restent diversifiés.

Nicolas Girault

*Autour de PPG, Akzo Nobel et Axalta.

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