Aura-t-il suffi que le curseur, jusque-là placé ostensiblement sur le consommateur-automobiliste, se déplace sérieusement vers leur clientèle des réparateurs qui représenterait près d’un
e-acheteur sur deux de pièces en ligne ? Ou que de nouveaux arrivants – à l’instar du concept Otop en France lancé par des ex-cadres de Doyen - les obligent à réagir ? « Les plus gros e-players d’Europe ont vite compris que le réparateur achèterait en ligne ses pièces, mais uniquement en premium. Alors tous déploient du service associé », décrit Sylvie Layec (TMD). Exist.ru en Russie, ou encore le Français Mister-Auto, racheté par PSA et aujourd’hui présent dans 19 pays, jouent clairement cette carte. L’Allemand Autodoc (254 M€ en 2017), qui couvre 24 marchés européens, annonce encore un business réalisé à 90 % avec les particuliers, mais son business plan pourrait bien évoluer. Enfin, le cas du Français Oscaro, pionnier européen de la vente de pièces en ligne qui a bousculé sérieusement son marché sans jamais mettre en place un service dédié aux professionnels. Mais quelle sera la stratégie du site qui annonce 320 M€ de CA, après son sauvetage en novembre dernier par PHE (ex-Autodis) ? Le leader du marché français va-t-il conserver la ligne stratégique orientée ventes à particuliers ou bien succomber à la tentation d’aller puiser son redressement chez les professionnels ? Une position qui serait difficile à tenir face à ces partenaires distributeurs. En attendant, le Français va devoir redresser les comptes et faire passer les frontières à ce bel outil digital, à l’instar de Mister-Auto ou d’Autodoc. Ce rachat considéré par certains contre-nature et d’autres comme un « joli coup » va-t-il contraindre les deux autres leaders européens à accélérer leur stratégie digitale ? Du côté d’Alliance Automotive Group, on regarde le sujet avec prudence sous la forme « wait and see », tout en reconnaissant que son actionnaire principal GPC est actuellement en test d’un site de commerce en ligne sur les marchés américains. LKQ Europe ne fait pas non plus mystère d’avoir accéléré sur la question en partant de l’expérience de sa filiale britannique d’Euro Car Parts. Car la question - Internet, y aller ou pas - ne se pose plus !