Zepros : Quel est le bilan 2018 pour Groupauto International ?
Hans Eisner : Nous n’avons pas de nouveaux membres (36 distributeurs pour 1 400 sociétés et 4 600 points de vente dans 28 pays). Si ce n’est GPC qui est tout de même le plus gros actuel mondial ! Sur 2018, le revenu total de nos adhérents a atteint 12 Md€ (hors GPC), en progression de 11,4 % (toutes activités confondues) sur un marché européen à + 2,3 %. `En Russie, les membres GAUI ont progressé de plus de 30 % et ont rattrapé le niveau d’avant la crise de 2015. La Turquie et le Brésil ont également bien travaillé. Les achats réalisés auprès de nos fournisseurs référencés sont en hausse de 15 %. Sur ces dix dernières années, ils ont été multipliés par 3,5. Il s’agit le plus souvent de transfert de volumes vers des fournisseurs référencés.
La fidélité de vos membres progresse ?H. E. : Oui. Il y a tout juste deux ans, nous avons mis en place deux programmes destinés à concentrer les volumes sur les fournisseurs références. Le « loyalty program » qui consiste en un accord tripartite GAUI, le groupement national et le fournisseur. Le pays s’engage sur un plan d’action, avec des objectifs fixés sur trois ou quatre ans avec à la clé des conditions supplémentaires corrélées aux résultats. À ce jour, onze fournisseurs en sont partenaires. Parallèlement, nous avons mis en place « One 2 One », des petits salons avec une sélection de dix à quinze fournisseurs dans les régions à développer, Amérique du Sud, Europe de l’Est et Chine. Cela permet d’intensifier les relations et les affaires.
L’Europe occidentale n’est plus l’avenir des groupements ?H. E. : Ces trente dernières années, nous avons construit le marché européen. Maintenant, il s’agit de mettre en place ces modèles de business, modules de services en Europe de l’Est, Amérique du Sud et en Asie. Nous nous implantons par exemple en Chine, où il y a beaucoup de travail pour y structurer la distribution IAM. Cette première étape est réalisée avec les équipementiers. Et d’ici deux ans, nous devrions être prêts pour déployer un concept de garages. Notre activité est donc très importante en dehors de l’Europe. Nous travaillons également à développer les marchés d’Amérique centrale et du Sud, hors Brésil où le travail est fait. Nous avons aussi le projet d’ouvrir sur l’Asie centrale autour du Kazakhstan, où nous sommes déjà présents. Il y a un projet à réaliser. Nous travaillons tous pour un même objectif : défendre et faire croître les marchés indépendants vis-à-vis des OEM.
Accès aux datas : enjeu des prochaines années ?H. E. : Le problème est d’ordre politique. La législation n’existe pas. Les constructeurs proposent le système « extended vehicle », qui ne donne accès qu’à des miettes d’informations – 70 sur les 7 700 accessibles dont à peine 11 sont utilisables pour la maintenance – et encore, pas en même temps qu’eux… Donc c’est nul. Dans ce contexte, Caruso propose une solution intéressante, mais reste contrôlée par les équipementiers et n’est donc pas neutre. D’où notre décision d’entrer dans Carmunication. Mais la lutte menée par la Figiefa va prendre des années… Beaucoup de temps perdu pour une question qui se pose au niveau mondial.Caroline Ridet