Surprise ! Personne pour nous donner le même podium des champions européens de la vente de produits peinture. Voici les quatre premiers, mais dans le désordre : AkzoNobel, Axalta, BASF et PPG. Suivent les plus modestes : Lechler, Mipa, General Paint, Sinnek… Sans oublier Valspar, repris en juin 2017 par Sherwin-Williams, troisième groupe mondial, qui pourrait secouer le classement. Ils évaluent autour de 2,2 Md€ le business européen (hors UE compris). Ces discordances ne sont pas étonnantes, car la visibilité sur ce marché reste floue. Le CEPE (Conseil européen de l’industrie des peintures…) est la seule source chiffrée. Mais basés sur les déclarations des fabricants (non vérifiées), ils sont imprécis, voire erronés… Cependant, ils donnent une idée des volumes et distinguent les cinq premiers consommateurs, dans l’ordre : Allemagne, Royaume-Uni, Italie, France et Espagne. Ils illustrent aussi la diminution globale des ventes de peinture sur treize ans – baisse de la sinistralité et évolution des techniques d’application obligent. Aujourd’hui, le marché semble stabilisé avec une hausse de 0,7 % sur 2017 (CEPE). Seules l’Allemagne et la France ont connu une légère baisse. La vente de teintes de base hydrodiluables reste stable dans les pays du Top 5, tandis qu’elle diminue légèrement dans les autres régions européennes. Parallèlement, les gammes solvantées – standard de réparation hors UE – augmentent globalement de 5 %, même dans les pays du Top 5, alors que l’hydro y est obligatoire. Cette photographie globale cache en réalité de grandes disparités entre pays matures, avec un parc automobile important (en Europe occidentale), et ceux qui le voient encore augmenter (à l’Est jusqu’en Russie). Ces tendances poussent certains fabricants à miser sur la conquête de parts de marché… Là ou d’autres recherchent plutôt à réaliser des économies sur des marchés qui réclament de lourds investissements.Nicolas Girault