[Atlas Europe] Pierre Robin : « Hutchinson a des projets digitaux pour 2021 »

Caroline Ridet
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Quel bilan pour cette année de crise qu’est 2020 ?

Pierre Robin : Le premier mois de confinement français a été très difficile avec un business global très ralenti, mais la reprise, notamment en France, a été forte. Face à cette situation exceptionnelle, il faut noter la rapidité d’ajustement de l’écosystème. Salons virtuels, événements de groupements en ligne, contacts téléphoniques avec nos clients ont permis de conserver le lien.

Et Hutchinson dans cette tempête ?

P.R. : Nous continuons de nous appuyer sur nos deux piliers : transmission et antivibratoire. Nous avons travaillé des prospects, développé le portefeuille. Avoir une taille moyenne permet d’avoir une meilleure agilité pour s’adapter. Et la division Rechange auto est adossée au groupe Hutchinson qui réalise plus de 4 Md€ de CA et qui appartient à Total. C’est un socle solide. Pour 2021, nous allons poursuivre l’enrichissement du catalogue.

Pensez-vous que la crise va accélérer le mouvement de concentration du secteur ?

P. R. : La concentration restera d’actualité, crise ou pas. Du côté des équipementiers, depuis quelques années, on voit des fournisseurs céder certaines branches d’activité et cela va certainement continuer. Car nous vivons également des modifications structurelles du marché auto avec la montée en puissance à venir des véhicules électriques et autonomes. Pour sa part, la distribution est toujours en mouvement. La taille et l’implantation des groupes restent un enjeu. Le digital devient aussi stratégique pour se renforcer et s’ouvrir un nouveau canal de vente.

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Le digital est stratégique et l’on voit arriver les pure- players du pneu sur le marché PR. Comment se positionne Hutchinson ?

P. R. : Hutchinson dispose d’un site internet rechange et va compléter sa présence numérique. La crise sanitaire a confirmé ce besoin et nous avons des projets digitaux pour 2021. Certes, cela permet de s’ouvrir à un contact direct avec les réparateurs, mais il n’est pas question de passer outre la distribution. Nous restons sur notre modèle de huit dépôts partenaires en France de notre plateforme centrale de Montargis qui livre aussi bien la France que l’export. Et quant à voir si les pure- players pneumatiques vont devenir des acteurs majeurs de la vente de pièce, il est trop tôt pour se prononcer. En revanche, les marketplaces se structurent et montent en puissance. On verra qui va remporter la mise car une sélection naturelle devra s’opérer.

Pensez-vous que l’IAM en Europe a su anticiper l’électrification du parc ?

P. R. : On sait que certains composants vont disparaître à terme, mais d’autres apparaîtront et certains resteront, comme les systèmes antivibratoires. Tout cela nécessite de développer de nouvelles technologies, ne serait- ce que pour répondre aux contraintes de poids des véhicules. Nos équipes R&D y travaillent. Les équipementiers ont l’habitude de s’adapter. Mais si l’on ne peut pas passer à côté de l’électrification du parc, il faut aussi s’interroger sur le temps que vont durer les étapes transitoires, et notamment celle de l’hybride. Et n’oublions pas qu’il existe aujourd’hui un décalage chez les consommateurs entre ceux qui s’y intéressent et ceux qui vont réellement acheter. Les versions thermiques n’ont pas dit leur dernier mot.

Caroline Ridet

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