Image
AAG FAB
Image
AAG FAB

[Atlas Europe] Thomas Vollmar (Carat) : « Nous prévoyons une croissance de 5 à 6% cette année »"

Caroline Ridet
Le DG du groupe portant le pavillon AD pour l'Allemagne explique à Zepros comment les distributeurs ont passé 2020 et comment ils préparent la suite : en resserrant les dépenses tout en investissant encore dans le digital pour préparer l’avenir.
Partager sur
Image

Le groupe est-il présent en dehors de l’Allemagne ?

Thomas Vollmar : Nous ne sommes basés qu’en Allemagne et grâce à ADI, nous sommes représentés au niveau international.

Quel impact a la crise sanitaire sur votre groupe ?

T. V. : Nous avons réagi immédiatement en réduisant les coûts, assurant la liquidité de nos actionnaires et planifiant également les dépenses pour 2021. Par exemple, nous n’autoriserons le salon Carat que numériquement en 2021. De même, en 2022 nous ne tiendrons pas notre salon dans des halls d’exposition coûteux mais dans notre entrepôt central de Castrop-Rauxel. Cela sert l’intérêt de nos actionnaires et partenaires industriels.

Quel atterrissage pour 2020 ?

T. V. : Personne ne peut être satisfait cette année. Le repli de l’activité sera en moyenne de 10 %. Pour notre part, nous finirons l’année un peu mieux, mais en retard sur l’an dernier. L’activité des ateliers a été assurée à hauteur de 90 % au cours des deuxième et troisième trimestres. Ce qui est un bon taux par rapport à la restauration.

Quid de 2021?

T. V. : Nous prévoyons une croissance de 5 à 6%,mais cela va dépendre de l’évolution de la situation sanitaire. Dans tous les cas, nous sommes optimistes pour l’année 2021, au cours de laquelle Carat va fêter son anniversaire. À partir de mai et jusqu’à septembre 2022, nous allons orchestrer une vaste campagne de vingt-cinq mois de festivités et différents événements.

Image

En 2017, vous avez ouvert le centre logistique AD-Cargo aux distributeurs. Quel a été le résultat de cette initiative ?

T.V. : Nous ne croyons pas aux systèmes fermés. Nous avons donc ouvert notre entrepôt aux distributeurs de taille moyenne et nous leur avons donné une source alternative aux méga- acteurs, qui sont à la fois fournisseurs et concurrents ! AD- Cargo n’est pas un concurrent car il ne livre pas directement l’atelier. À ce jour, nous avons pu gagner 80 nouveaux clients distributeurs qui réalisent un CA supérieur à 10 M€. Nous prévoyons une croissance stable en 2021, surtout en période de crise comme celle que nous connaissons actuellement.

Votre groupe investit depuis longtemps dans la digitalisation des services à vos clients réparateurs, et l’année derniére, vous avez lancé la plateforme de mobilité Drivemotive. Où en est votre déploiement ?

T.V. : Mecanto est en passe de devenir la solution indépendante pour l’IAM en Allemagne. Nous proposons la digitalisation des véhicules et une offre alternative aux solutions de connectivité des constructeurs automobiles. Drivemotive est la solution pour les flottes de véhicules utilitaires et peut également servir de solution de prise de rendez-vous pour les garages. La recherche et la réservation d’atelier sont également accessibles sur les sites web partenaires tels que ryd, deine-auto- reparatur.de ou encore l’application PACE. Aujourd’hui, nous avons environ 1 000 ateliers dans notre base de clients et ce nombre augmente chaque mois. Parallèlement, nous travaillons en étroite collaboration avec Caruso pour mettre en place un système de prise de rendez-vous uniforme IAM avec de nombreuses fonctions, y compris la connexion d’un dongle. Aujourd’hui, il est impératif d’investir dans des solutions digitales. Ne pas s’y impliquer c’est prendre le risque de perdre des clients et de passer à côté de la connaissance de ce monde connecté.

Image

Croyez-vous que tous ces leviers suffiront à contrebalancer la puissance des constructeurs sur les données des nouveaux véhicules connectés ?

T.V. : Le dongle est « un pont » temporaire qui n’est pas destiné à rivaliser avec les constructeurs. Nous avons donc besoin de Caruso comme interface avec les constructeurs pour accéder aux données du véhicule. Dans un deuxième temps, celles-ci devront être normalisées pour ensuite pouvoir être facilement utilisées via notamment notre Drivemotive. La technologie pour s’adresser directement aux réparateurs en cas de code erreur ou demande de maintenance est déjà opérationnelle. Ce dont nous avons besoin urgemment, ce sont des données normées et en direct du véhicule. La situation et l’approche sont très similaires avec Carmunication. Donc nous investissons sur ces deux leviers avant que notre industrie dispose de cette norme.

Comment vous préparez-vous à l’électrification du parc, qui semble inéluctable en Europe ?

T. V. : Il faudra de nombreuses années avant une électrification généralisée. Mais nous proposons déjà à nos ateliers les pièces, accessoires et formations permettant de traiter les véhicules hybrides et électriques actuellement sur le parc. Nous travaillons avec les fabricants de pièces de premier rang et échangeons régulièrement des informations sur les derniers développements et les mesures nécessaires.

Pensez-vous que la concentration touche à sa fin ?

T.V. : Le marché européen ne peut pas accepter la domination croissante d’acteurs américains. Face à cela, les alliances et partenariats stratégiques sont désormais plus probables dans un paysage de la distribution qui a déjà beaucoup changé en Allemagne comme ailleurs en Europe.

Quel a été l’impact de cette concentration sur le marché allemand ?

T. V. : Plus le volume est grand, plus les prix sont élevés ! La constitution de ces méga-distributeurs a un impact majeur sur les conditions du marché. La pression sur les prix est extrêmement forte. Nos membres ne peuvent maintenir leurs parts de marché que par leur force régionale et leur proximité avec les clients. Mais cela devient de plus en plus difficile chaque jour.

Caroline Ridet

Découvrez ici toutes les interviews exclusives de l’Atlas 2020-2021

Caroline Ridet
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire