Cati, Roberto Rossi, administrateur délégué
- « Global One doit nous permettre de faire du benchmark »
Pourquoi avoir quitté Groupauto ?Roberto Rossi : Un besoin de liberté après six années passées au sein du groupement. Nous n’étions plus dans la même ligne stratégique. Nous avons grossi très vite à l’intérieur de la structure Groupauto. Et peut-être nous sentions-nous un peu trop à l’étroit. Aujourd’hui, nous couvrons le territoire via nos succursales et nos entrepôts de Turin, Milan, Bologne, Brescia, Padoue et Rome (le groupe emploie 200 personnes pour un CA de 70 M€).
Pourquoi le choix de Global One ?R. R. : Son histoire est récente, constituée d’entités familiales comme nous. Global One correspond à notre philosophie. Nous sommes dans une structure simplifiée avec un cahier des charges allégé, tout en accédant à des entreprises européennes de taille plus importante que la nôtre. Cela doit permettre à la Cati de faire du benchmark auprès d’elles, de s’ouvrir à l’international et proposer de nouvelles choses. La Demauto, également Groupauto et avec qui nous sommes partenaires, a fait le même choix. Nous sommes les seuls en Italie. Nous allons mutualiser nos services dédiés notamment aux flottes via une entité commune. Nous sommes déjà fournisseur pour des loueurs comme Arval…
Votre analyse du marché concentré de la pièce en Europe ?R. R. : La question de la taille critique se pose à tous, ici comme ailleurs, pour continuer d’exister. Nous-mêmes contribuons à cette concentration à notre niveau en rachetant des sites concurrents. Nous avons fait le choix d’une croissance par acquisitions, pour grossir notre CA et nos positions face à des acteurs qui arrivent sur notre marché. PHE par exemple est arrivé en rachetant trois belles entreprises (Milan, Padoue et Naples) et peut encore, via la Giadi, se consolider pour mailler le territoire. LKQ pourrait poursuivre ses achats après Rhiag. Il y a encore quelques opérations à réaliser. Le marché se concentre inévitablement autour de deux ou trois gros acteurs. Nous réfléchissons à des partenariats avec d’autres distributeurs indépendants, avec qui nous pourrions imaginer une « soft-franchise », un cadre avec une gamme forte.
Comment qualifierez-vous la distribution en Italie ?R. R. : Le territoire est géographiquement compliqué. Pour un nouvel acteur, il faudrait racheter au moins dix distributeurs d’un coup. Rhiag est le seul groupe de cette dimension. PHE, avec ses trois acquisitions, n’a pas le maillage total. À la Cati, nous avons une couverture semi-nationale, du Nord jusqu’à Rome. Le Sud est couvert par la Demauto à Naples avec un entrepôt. C’est un territoire à part entière avec de gros distributeurs très enracinés localement, des zones de chalandise importantes et un CA pouvant grimper jusqu’à 40 M€. Faire des acquisitions là-bas n’est pas prévu. Pour l’instant, nous essayons de bien faire notre métier de distributeur sur nos zones respectives. Mais rien n’est simple en Italie !Muriel Blancheton