[Atlas] GIPA Allemagne : « Chaque crise a aussi ses opportunités »

Muriel Blancheton
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Claus Löffelmann, directeur de GIPA Allemagne, fait le tour du marché allemand pour Zepros Après-Vente Auto, dans le cadre de l'Atlas de la distribution PR.

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Un bilan rapide de 2021 ?

Claus Löffelmann : L’année a démarré assez difficilement, avec de nombreuses restrictions dues au Covid. La situation s’est améliorée de mars à juin. À tel point que nos projections montrent des ventes sell-out en after-market en hausse de 5 % par rapport à 2020, dont + 7 % pour les réparations et + 1,4 % pour la carrosserie. Les plus touchés sont encore les constructeurs qui, depuis juillet, sont frappés par la crise des semi-conducteurs. Certains d’entre eux dont Volkswagen, Opel, Mercedes ont même été contraints d’arrêter la production. Certaines usines sont encore fermées (par exemple l’usine VW d’Emden). D’autres produisent des voitures inachevées et attendent que les puces arrivent. Ils ramènent les voitures à l’usine et complètent enfin la voiture. Un moyen très coûteux. L’industrie souhaite devenir moins dépendante des fournisseurs de puces asiatiques et parle de délocalisation, mais la construction de nouvelles usines prend toujours du temps en industrie. À voir.

Quel est l’impact de la crise sur les immatriculations VN et VO ?

C. L. : Sur le neuf, elles se sont effondrées depuis l’été dernier. En novembre, elles sont tombées à 8,1 % en dessous de 2020, et - 28 % si l’on compare à 2019 pour la même période ! On ne voit pas encore de sortie de crise, peut-être au troisième trimestre 2022 ! Quant aux occasions, leurs prix ont explosé car les clients se sont reportés sur le VO. Soit dit en passant, cela pourrait avoir un effet positif pour le marché secondaire à mesure que le parking vieillit. Chaque crise a aussi ses opportunités.

Comment réagit la chaîne d’approvisionnement ?

C. L. : Certains distributeurs et leurs ateliers commencent à être touchés, mais le phénomène reste gérable. Cette problématique serait plus prégnante dans les ateliers OES puisque leur sourcing est majoritairement issu des circuits des réseaux constructeurs. Les ateliers IAM sont plus flexibles : lorsque le distributeur A n’a pas la pièce adéquate, le réparateur va la chercher auprès du distributeur B ou C. Un multisourcing bienheureux.

Des acquisitions ou des fusions à mentionner en IAM ?

C. L. : Il n’y a pas eu d’acquisition majeure en 2021 en général.

Il semble que les acteurs regardent et attendent. Autant que je sache, même LKQ n’a pas annoncé d’acquisition majeure sur le territoire. Ils se concentrent actuellement sur l’intégration de leurs dernières acquisitions, dont toujours Stahlgrüber.

Quelle est votre vision du marché pour les années à venir ?

C. L. : L’industrie automobile est confrontée à de nombreux défis mais si la chaîne d’approvisionnement reprend la route et si la crise du Covid est enfin sous contrôle, le carnet de commandes se regonflera très vite ! Je m’attends à une forte augmentation des immatriculations de voitures neuves en 2023. En aftermarket, les acteurs bénéficient encore d’un parc vieillissant et on s’attend à ce que les automobilistes conduisent davantage.

m.blancheton@zepros.fr

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Muriel Blancheton
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