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[Atlas] Italie : L’OES cherche la connexion

Muriel Blancheton
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Question : Un point de situation sur l’évolution des distributeurs ?

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Marc Aguettaz : Entre 2017 et 2021, le compte d’exploitation de Rhiag est passé de 445 M€ à 312 M€. Depuis quatre ans, le groupe, passé LKQ en 2015, perd plusieurs millions d’euros entre chaque exercice et voit son leadership menacé face à un Autodis Italia qui cumule 200 M€ avec la Giadi, ou un Groupauto Italia avec soixante distributeurs (dont la Cati au 1er janvier 2022). Quand Rhiag descend de plusieurs niveaux, ses concurrents se rapprochent ! Or, la logique de ces gros acteurs, pilotés par des fonds, repose sur l’assurance d’être inatteignable en réalisant au moins trois fois le CA de son concurrent le plus dangereux ! Chez Stellantis, quatorze plaques Distrigo ont émergé avec des résultats très mitigés. Mais vingt-cinq sont prévues à terme avec l’intégration des marques Fiat, soit 30 % du parc roulant. Et là, cela pourrait faire mal…

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L’OES est pourtant tombé à 28 % de part de marché ?

M. A. : Le vrai drame pour l’aftermarket constructeur est que les ventes VN conditionnent le nombre de concessionnaires. Donc les marques réduisent la voilure sur leurs réseaux de distribution comme Stellantis et ses nouveaux contrats. En Italie, sur les 97 distributeurs Opel, 57 devraient faire partie des élus, sachant qu’Opel vend plus de véhicules que Peugeot ou Citroën ! Sauf qu’avec moins de concessions, les distances s’allongent : le client acceptera-t-il de faire 70 km aller-retour pour s’acheter une Opel ? Peut-être. Refera-t-il 140 km pour sa vidange et sa révision constructeur ? Certainement pas, d’autant que le réseau aura moins d’heures disponibles en atelier.

Donc il se reportera chez les indépendants ?

M. A. : Oui, et l’IAM représente déjà 72 % du marché ! Quand un garage indépendant ferme ses portes, l’impact est « faible » car il est resté local, avec une part de marché diminuée voire nulle. Quand un concessionnaire ferme ses portes, c’est un portefeuille de 4 000 clients en berne ! 80 % vont aller droit chez les indépendants. Pas chez les autres concessionnaires, trop éloignés. Le client recherche toujours la proximité et la facilité, d’où l’implantation de Norauto dans les zones commerciales (34 sites dans le Nord). Et d’où l’initiative de Stellantis avec Feu Vert. Tous les constructeurs vont nouer des deals avec des enseignes indépendantes.

Quid des anciens concessionnaires ?

M. A. : Ils pourraient devenir le réseau idéal pour diffuser les véhicules de nouveaux entrants, comme Aiways avec ses véhicules électriques. Haval, MG sont en train de rentrer dans le pays via des petits concessionnaires qui n’ont pas forcément des cathédrales, mais en revanche le réseau ad hoc et la proximité. Rappelons-nous qu’en Italie, les réseaux Toyota, Nissan, Kia, Honda et Hyundai se sont construits sur les centres des réseaux FCA. Et le véhicule électrique ne sera pas le salut des marques. En Norvège, la part de VE en IAM est supérieure aux thermiques, avec des véhicules sans réelle complexité à réparer. Donc j’ai des doutes ! l

Muriel Blancheton

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